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lundi 14 août 2017

Santo Daime - Les origines



Après une semaine de repos dans les superbes cascades d'Alto Paraiso et Sao Jorge et dans la très moderniste Brasilia, Capitale administrative du Brésil, me voilà à Rio Branco, là où est né le Santo Daime.







Pour introduire le Santo Daime



C'est dans le Santo Daime, il y a plus de deux ans, que j'ai eu ma première expérience avec l'Ayahuasca. Précisons que, dans le Santo Daime, on parle de prendre du "Daime" et non prendre de "l'ayahuasca". La plante est la même mais le rituel de préparation est bien spécifique.

Quelques mots sur l'historique :
Raimundo Irineu Serra 1890-1971) est né à São Vicente de Ferrer . Ses parents étaient d'origine modeste, descendants d'esclaves qui vivaient en cultivant la terre. C'était un grand gaillard et même très très grand. Vers l'âge de vingt ans, Irineu Serra se rendit dans l'état d'Acre dans le cadre du mouvement migratoire des personnes cherchant à gagner leur vie grâce à l'extraction du caoutchouc dans la région. Il déménagea ensuite à Rio Branco, toujours à Acre, aux bords de la forêt amazonienne, pour travailler comme soldat de la Garde Territoriale. C'est ainsi qu'il devint intime avec la forêt et découvrit l'Ayahuasca, utilisée par les locaux dans le cadre de leurs rituels chamaniques. 

L'histoire raconte qu'un jour, après avoir ingéré l'ayahuasca, il eut la vision d'une femme qui se présenta à lui comme la « Reine de la forêt ». Par après, il reconnaîtra cette dame comme la Vierge de l’Immaculée Conception. L’apparition lui communiqua alors une nouvelle doctrine intégrant l'utilisation de la plante sacrée. Elle lui révéla aussi le nom de cette doctrine :  le «Santo Daime ». Plus tard, il commença à utiliser la boisson dans la communauté noire locale. En 1945, il fonda un centre à Rio Branco connu sous le nom de "Alto Santo". Pas très loin, on trouve sa tombe, véritable lieu de pélérinage pour les Daimistes. J'ai été très impressionné et touché en allant me recueillir sur la tombe de ce grand homme.








Pour plus de développement sur l'historique, il y a ce site.


L'histoire n'est pas finie ...
Sebastiao Mota de Melo, né à Eurinepé, Amazonas, homme simple, travailleur infatigable et être très spirituel, devint un disciple de Mestre Irineu. Après la mort de Maître Irineu, beaucoup de personnes (aussi non brésiliennes) se réunirent autour de celui qui est connu comme le "Padrinho Sebastiao". Je vous encourage à lire l'interview donné par le fils du Padrinho, Alfredo, au sujet de l'histoire de son père ! ICI.















Au milieu des années 70, Padrinho Sebastiao fonda la « Colonia Cinq Mil » à la périphérie de Rio Branco. En raison de problèmes liés à l'agriculture, le groupe fondit, en 1980, une autre Communauté à Rio do Ouro. Le travail d'installation fut très dur, avec l'utilisation d'outils très basiques. En 1983, il s'avéra que la parcelle appartenait en fait à une plantation de caoutchou. Le groupe dut quitter les lieux. Le Gouvernement brésilien leur alloua alors deux réserves forestières, dont une (311 mille hectares - source wikipedia) où sera installée la "Communauté (ceu) de (do) Mapia" (municipalité de Pauini). 

C’est en 1974 que fut fondé le Centre spirituel CEFLURIS. A partir des années 90, l'information sur l'Ayahuasca s'étend ainsi que sur le Santo Daime. Des églises du Santo Daime émergent dans un grand nombre de pays. La reconnaissance officielle du rituel non seulement par l’Etat brésilien, suite à une enquête approfondie, mais aussi aux USA, aux Pays-Bas, au Canada (depuis juin 2017), ... aidera beaucoup à son ancrage hors du Brésil. Vous trouverez des informations plus détaillées sur la Communauté du Padrinho Sebastiao ICI.

Il est important de noter ici une différence importante entre le courant pur et dur de la lignée de Mestre Irineu (qui se revendique comme seul héritier légitime du Maître) et les autres courants, notamment celui du Padhrino Sao Sebastiao. En effet, le Padhrino Sebastiao a autorisé, dans le cadre du rituel de Santo Daime, l’utilisation du canabis en qualité de plante sacrée (appelée Santa Maria). Cette utilisation du canabis dans le cadre du Santo Daime a provoqué une rupture très dure avec la « ligne traditionnaliste » comme on peut en juger en lisant ce site.
Le Centre de Takiwasi au Pérou est bien entendu contre vu que il voit le canabis sous l'angle de l'addiction. Voir cet article disponible sur leur site.
En ce qui me concerne, j'éprouve une admiration toute particulière pour le rayonnement du Padrinho Sao Sebastiao et je n'ai pas été incommodé par les "Santa Maria" auxquelles j'ai pu assister.
Pour information, le canabis est interdit au Brésil, ce qui rend son usage là-bas très limité ...


Pourquoi la branche de Sao Sebastiao s'est-elle davantage développée que la branche traditionnelle de Mestre Irineu ? Sur base de mes observations, il semble que la lignée traditionnelle est restée cloisonnée dans son fief, gardant jalousement la mémoire du fondateur, alors que la branche de Sao Sebastiao a attiré un grand nombre d'étrangers et s'est davantage ouverte sur le monde. 

Première cérémonie dans l'Eglise de Sao Sebastiao, Rio Branco

J'ai la chance d'être hébergé chez un couple d'amis rencontré dans le cadre du Santo Daimé en Europe. Ils vivent en partie en France et en partie à Rio Branco. Ils ont fait construire en plein cœur de la Colonia cinq Mil, à 200m à peine de l'Eglise du Padrinho Sao Sebastiao.

Le 3ème soir de mon arrivée, j'ai la chance de participer à une cérémonie du Santo Daime dans l'Eglise. Il s'agissait de la partie "dynamique" du Santo Daime : durant plusieurs heures, on chante et on danse (pas basiques). Comme ICI.



J'aime beaucoup l'atmosphère de l'Eglise. Par contre l'infrastructure est délabrée (pas de toilettes opérationnelles, pas d'eau, ...) et il y a un manque claire d'organisation (des personnes arrivent en retard ou partent avant la clôture). Je sens une Communauté de Rio Branco orpheline qui ne s'est pas encore remise du vide du "Père". Cela ne semble pas le cas dans la Communauté de Mapia, inspirée directement par les successeurs du Padrinho : ses deux fils. Lorsque les effets de la plante sont montés, j'ai été "invité" à mettre mes jugements de côté, à calmer mon mental et à entamer un travail lié plus au "cœur".
Petite anecdote : lorsque je suis rentré seul à la maison de Claude (à 200 m), il était minuit passé. J'ai failli me faire croquer par deux chiens. Heureusement que j'ai gardé mon sang froid et ai été "sauvé" in extremis par la voiture du maître des chiens qui arrivait ... Cet épisode s'ajoutait à la découverte d'une énorme migale dans la maison, deux jours auparavant. J'avais aussi vu un crocodile dans l'étang juste en face. On m'avait dit aussi que des insectes venimeux rentraient parfois dans la maison ... Bienvenue en Amazonie : ), il y a intérêt de regarder où on met les pieds ...
Tout ceci m'a fait réfléchir aux besoins des "peuples premiers" d'Amazonie par rapport à l'utilisation de l'Ayahuasca. Quels étaient leurs véritables besoins en buvant l'ayahuasca ? Dans un environnement où il faut être non seulement vigilants par rapport à certains animaux (serpents, araignées, ...) mais aussi par rapport aux tributs voisines, je peux imaginer ces besoins très concrets liés à la plante : se prémunir de dangers extérieurs, assurer sa survie, notamment au niveau de la nourriture, et aussi bien évidemment la guérison des maladies, la plante jouant un rôle d'informateur à ce sujet.

Les autres courants

Il y a aussi un autre lignage fondé en 1945 par un autre disciple de Mestre Irineu : la Barquenha. Les informations sont quasi inexistantes sur internet.
Quant à l'Eglise de l'Union végétale, bien implantée au Brésil, surtout dans les milieux huppés, elle utilise aussi l'ayahuasca dans son rituel mais n'a aucun lien avec le Santo Daime.
























  














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