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mardi 5 septembre 2017

Mapia - Daime en solitaire - Du paradis à l'enfer (2)



Il m’est très difficile d’écrire les lignes qui suivent.

Il est tellement plus agréable de vivre "le paradis" lorsqu’on expérimente l’ayahuasca.

Partager ce qui suit est non seulement un acte de vérité à l’égard du lecteur mais aussi une preuve vivante que l’on ne peut jouer avec la plante Maître qu’est l’ayahuasca. L'Ayahuasca est un Professeur et ses leçons peuvent parfois faire mal.

Comme je l’ai partagé dans l’article précédent de ce blog, j’ai vécu hier matin une expérience transcendantale en prenant seul le Daime. Ce Daime donné par un habitant de Mapia un peu « Borderline ». Durant cette expérience, il m’avait été précisé que l'expérience vécue était « un cadeau », ce qui signifie, je l’ai compris après, que ce n’était pas nécessairement renouvelable.

Cette expérience m’avait ouvert la porte de mondes célestes.

Question : que souhaite généralement un homme qui vit ce genre de choses ?

Recommencer évidemment ! C’était tellement beau ! C’était tellement bon ! Waw !

Le lendemain, avant le lever du soleil, alors qu’il fait encore nuit, je décide de recommencer l’expérience. Je me donne une intention qui, par la suite, s’est révélée falacieuse. La vraie raison, la vraie intention, était de retourner au paradis ! Comme un « drogué » (excusez l’expression) qui veut reprend une dose pour « s’envoyer en l’air » (oui, je sais, je suis dur avec moi-même).

Ceci fonctionnerait sans doute avec une drogue classique mais certainement pas avec l’Ayahuasca-Daime …

Voici ce qui s’est passé :

Avant le lever du soleil donc, je bois un peu de Daime qui m’avait été donné par Mr X. 
Je rentre en méditation. Je cherche la porte d’entrée dans la conscience.

Après une concentration de 30 minutes, le Daime commence à faire de l'effet.

Vient alors un basculement semblable à celui vécu en Colombie. Je plonge dans l’enfer, dans cette zone déconnectée de tout, une zone où même la vision extérieure prend des reflets « maléfiques ».

Je sens le piège se refermer sur moi sans pouvoir revenir en arrière.

Je suis seul dans ma chambre, personne pour tenir le cadre, pas de collectif de frères et sœurs comme filet de sécurité.

C’est comme si je me trouvais seul au milieu d’une meute de loups dans un espace complètement inconnu.

Pour en sortir, je fais comme j’avais fait en Colombie : me concentrer de toute la force de mon mental, de mon esprit de mon corps sur Jésus-Christ. « Jésus-Christ Sauveur », « CELUI qui sauve », c’est exactement cela.

Je sors du trou et je remonte alors vers la lumière à une vitesse vertigineuse.

Je l’ai échappé belle !

J’entends alors une voix qui me crie dessus, qui « m’engueule » véritablement : "ne joue pas avec des forces qui te dépassent!", « boire du Daime seul n’est pas bon pour toi!". 

J'ai fait une erreur et je la reconnais.
Je me suis mis en danger face à des forces obscures que je ne pouvais maîtriser. 
En pratiquant ce rituel seul, j'ai joué avec des forces que je ne pouvais maîtriser. 

La voix me dit que le Daime est conçu pour un travail collectif, en fraternité, et non pas pour un travail en solitaire. Le travail collectif avec des frères et sœurs est une sécurité puissante pour le travail qui se fait.

C’est cela qui distingue le Daime de l’ayahuasca. Le travail de Daime fait partie des travaux d’une nouvelle conscience où la fraternité domine.

Après, je me sens dépité, un peu honteux. Je suis reconnaissant pour la leçon. Dans un hinos, on parle de « Daime Professeur ». C’est bien de cela qu’il s’agit ici. Une bonne leçon pour l’avenir. J’avais pour objectif d’emporter du Daime dans mon pays d'origine à des fins personnelles. Je sais maintenant que j’allais commettre une grosse erreur et m’exposer, seul chez moi, à des forces sur lesquelles je n’ai aucune prise. Et, à ce niveau de fréquence vibratoire, cela peut laisser une trace sur les couches les plus subtiles de l’être.

Un travail de Daime ne se fait pas n’importe comment et implique une grande vigilance. 

Voici un extrait du livre de Claudio Naranjo à ce sujet :

p. 361 « (…) voici ce que j’ai entendu d’un chaman d’Equateur : le courage de risquer leur vie à la guerre, beaucoup le connaissent mais celui exigé pour le voyage intérieur du natème (ayahuasca) est encore plus grand. Sans lui, on ne pourrait vivre la mort, ni la transformation en animal féroce, ni même la compréhension de sa propre fausseté et bassesse. »


Après cette expérience, je sens que je dois « laisser partir ce Daime ». Je sors de ma chambre, encore dans un état second et pas encore très confortable. Je me rends à la rivière juste en face et, avec tout l’amour que je peux ressentir, j'offre le reste du Daime qui m’avait été donné à la rivière.

Je m’immerge ensuite dans la douce lumière du soleil levant. 
Je viens de vivre l’obscurité, la noirceur, la coupure spirituelle.
En contraste, je peux maintenant goûter à une clarté extérieure et intérieure extraordinaire.
Je ressens l'énergie christique, cette lumière du LOGOS en moi.

La voix me dit de revenir tout simplement à la réalité de l’ici et maintenant. 
On me dit que partager des moments simples en fraternité, c’est aussi cela une vie christique. 
On ne me demande pas de vivre la transcendance mais juste les petits moments partagés de la vie qui donnent de la joie. C’est tout … Rien que cela …

La voix me dit aussi de boire beaucoup aujourd’hui, pour nettoyer mes corps. C’est ce que je ferai. Lorsque je vois Maria Eugenia dans la cuisine, je lui prends les mains, comme pour me rassurer. 
Sans lui donner les détails, je lui dis que je viens de vivre une leçon très importante. 
Elle me répond « Gracias a Deus ».

Après avoir bu un jus de fruit, je vais au « Jardim de la Naturaleza », ce lieu naturel amménagé magnifiquement. Là-bas, je participe à l’atelier de peinture auquel je m’étais inscrit il y a quelque jours. 
A cet atelier, nous sommes une dizaine. Karina, qui anime, m’explique et me guide. Il y a comme une couche fine d’une noix à décorer selon mon envie.

Après, je ferai un mandala sur papier. Le mandala m’aide à revenir au centre, revenir dans mon centre. A deux reprises j’irai aux toilettes, le nettoyage continuant.

En faisant ce mandala, je comprendrai que, au centre, il n’y a ni répulsion, ni attraction. C’est l’observateur neutre, la conscience qui observe, exactement comme dans la pratique de zazen. Là, dans ce centre, je suis dans un espace d’observation neutre.

En rejetant l’enfer ou en désirant ardemment le paradis, j’entre dans la dualité attraction/répulsion. Vu le travail de 2,5 mois en Amérique latine et les énergies très puissantes ici à Mapia, ce balancier, cet écartement duel fut très puissant et m’a été renvoyé en pleine figure.

Après ce type de leçon, je dois aller jusqu’au bout du processus de conscientisation. Intégrer ce qui a été appris. Que cette leçon puisse déboucher sur des décisions concrètes dans ma vie quotidienne. C’est cela qui permet d’intégrer complètement l’expérience. Sinon, la boucle est incomplète et la leçon n’aura été que du vent.

En ce qui me concerne, c’est bien compris, je ne boirai plus de Daime seul.

Claudio Naranjo, Ayahuasca, p. 349 « Comment les intuitions et la compréhension d’hier se traduisent en propositions qu’il (…) conviendrait de concrétiser une fois de retour à la vie ordinaire ». Dans son livre, Claudi Naranjo pose des questions aux participants de ses groupes après des expériences de Daime :  « Qui s’est senti sauvé ? Qui a été au ciel ? Et en enfer ? Qui a eu des visions importantes ? Qui s’est senti recevoir une bénédiction ? Qui a vécu la mort ?

Le soir, j’interrogerai Maria Eugenia, mon hôtesse qui a très bien connu le Padrinho Sebastiao. Elle m’a confirmé que le Daime ne se prenait pas seul mais dans le cadre d’un rituel. Pourtant, elle me confie qu’elle a vu un grand nombre de personnes prenant du Daime seul, hors rituel, pour « se purifier » … Ouie Ouie !

Durant la journée, alors que je reviens progressivement à la réalité habituelle, je réfléchis à la notion de Sauveur, « Jésus-Christ qui Sauve ». Dans cette expérience vécue, cela m’est apparu avec une évidence certaine. Claudio Naranjo, dans son livre, pose la question : « Avez-vous eu l’expérience d’être sauvé ? ». Cela signifie-t-il que cela figure aussi dans l’inconscient collectif de l’homme ? J’ai posé la question à Maria Eugenia. Elle me dit que certains hymnes en parlent. Dans cette période d’obscurité que nous vivons sur la planète, le Christ est CELUI qui ramène la lumière. C’est lui qui nous tire de l’obscurité. Et c’est vraiment ce que j’ai vécu. Dans les profondeurs ténébreuses où je me trouvais et où je me sentais mal, si mal, en danger, en me concentrant pleinement sur LUI, je suis remonté à une vitesse vertigineuse vers la lumière. Et une fois dans cet espace, quelle lumière !

Oui, c’est LUI, le Christ, qui permet de sortir des ténèbres. IL EST LUMIERE. Cela, je l’ai vécu dans mes tripes et je peux en témoigner.

J’ai pu voir, sentir, expérimenter dans mes cellules, mon mental, tout mon Etre, ce passage de l’obscurité à la lumière. Cela fut d’autant plus fort que, quand j’ai vécu cette remontée, j’étais face au soleil levant … Dans la lumière, c’était la beauté, la sécurité, la réjouissance.

L’enfer ne me fait pas disparaître. Il me coupe de la lumière, il me coupe de MA lumière.

Jésus-Christ, l’Amour incarné, est CELUI QUI SAUVE, qui ramène dans la lumière. Si vous avez regardé le magnifique film « Dracula » de Copola, c’est exactement ce qui se passe : l’âme damnée de Dracula est sauvée par l’amour. La fin du film c’est cela ! Idem dans le conte de « la Belle et la bête ». L’amour sauve des ténèbres, de l’obscurité.

J’ai parlé à un Frère de Mapia demon expérience, de cette descente dans les enfers. Il me dit que c’est chanté dans certains Hinos du Santo Daime. Dans un chant,  on dit que, dans les enfers, je reçois le Pardon. C’est là où je suis pardonné. Et effectivement, il se peut que j’aie lavé ma faute de « gourmandise » là-bas.

Et cela n’a rien à voir avec « être coupable » ! C’est juste me laver !

Il se peut que ma descente en enfer lors d’une prise de Yagé en Colombie ait été un nettoyage énergétique de très haut niveau pour me préparer pour la suite. Qui sait ??? Car puis-je entrer « sale » dans le cœur de la forêt ?

Le purgatoire après la mort ne serait-il pas cela ? Un nettoyage nécessaire de l’âme pour lui permettre de monter dans les hautes sphères célestes … Pour monter dans les hautes sphères de la conscience, il faut une épuration qui devient de plus en plus subtile, de plus en plus affinée. On commence par les corps grossiers et on termine par les corps subtils. Là, épurée, nettoyée, l’âme trouve enfin son havre de paix, son paradis.

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