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lundi 31 juillet 2017

Taita Juan - Une cérémonie pleine de mystère

J'ai hésité à mettre en ligne le compte-rendu de ma troisième et dernière cérémonie chez le Taita Juan avant mon départ pour le Brésil.
Tout d'abord parce que chacun vit sa propre expérience avec le Yagé. Mon partage n'est pas représentatif du groupe des participants. Ensuite parce que ce témoignage pourrait susciter des peurs. La plante a sa propre intelligence. Chacun vit ce qu'il a besoin de vivre. Chacun vit aussi une expérience basée sur son intention de départ. J'avais émis l'intention Mon intention d'aller plus loin dans la recherche intérieure et aussi répondre à la question : "comment aider efficacement ?".
J'ai décidé de vous partager ce témoignage car je pense qu'il peut apporter quelque chose.
A chacun a prendre ce qu'il veut.
Il m'a fallu 20 ans pour faire la distinction entre catholicisme et christianisme. Je me reconnais maintenant comme relié aux énergies christiques. Je ne me reconnais pas catholique ou "affilié" à une quelconque religion. Pour moi, le "Christ", la "dimension christique", l'"énergie christique" est une expérience avant tout intérieure. C'est ce que je souhaite partager ici avec vous.
La première expérience avec le Taita était en Europe.
La deuxième ici en Colombie avec ses assistants.
La troisième en Equateur.
La quatrième, celle décrite ci-dessous, avec les assistants du Taita et aussi quelques patients.


Avant de commencer, le Taita explique le cadre. En effet, il y a de nouveaux participants. Il fait la distinction entre "les drogues récréatives" et le Yagé. Il dit que certains espèrent, avec le Yagé, vivre des expériences psychadéliques comme celles vécues avec les drogues classiques. Le Taita dit clairement que, ici, ce n'est pas du tout cela. Nous sommes dans le cadre d'une médecine traditionnelle. Il dit aussi que, à chaque fois, le Yagé est une nouvelle découverte. On ne peut jamais prévoir ce qui va se passer. Après ces mises au point, la cérémonie peut commencer.


Voici quelques photos du décors durant la cérémonie.


L'autel où va être servi le Yagé




Préparation - Enfumage collectif


Puis enfumage individuel



Après avoir pris le yagé, on éteint les lumières

Voici une vidéo très bien faite sur le processus : ICI


Lorsque la cérémonie s’est terminée au petit matin et que je me suis couché quelques heures dans mon lit, le mot qui est venu spontanément est « surnaturel ».



A vrai dire, jamais de ma vie je n'ai vécu une chose pareille. Une expérience de plus dans le voyage au sein de la conscience ...

Première prise de Yagé (Ayahuasca) (grande tasse) – Très léger. J’observe, je reste dans un état un peu second mais cela reste superficiel. J’observe, j’écoute la musique. N’avais-je pas entendu en Equateur « Voilà, ton travail avec le Taita se termine ici (en tout cas pour cette fois) » ?
A un moment, je me lève et je vais me réchauffer près du feu. Le Taita me demande : « un petit peu plus ? ». Allons-y ! Il me demande : « petite tasse (de yagé) ou grande tasse ? ». Je réponds : « la petite tasse suffira ». En fait, c’est vraiment une toute petite cuillère … La dsuite devrait être douce ….
Que neni ! (en bon wallon).


De nouveau assis à ma place, je rentre au centre de moi-même, dans ma verticalité. On me dit que mon rôle, dans mon travail, est de ramener les personnes au centre, ni trop à gauche, ni trop à droite. C’est ainsi qu’ils pourront traverser les difficultés présentes et à venir sans trop de peine.
Puis j’entre de plus en plus profondément dans un autre processus. Ce n’est pas agréable. Je m’enfonce loin, très très loin. La seule chose qui me relie encore à la salle sont les rires du Taita et de ses assistants près de l’hotel (moi je suis au fond de la salle). Je vis des moments extrêmement durs.
Je me sens complètement déconnecté du réel. En des termes plus psys, je dirais : « je suis complètement dans un noyau psychotique ». C’est la terreur. Je panique. Je ne vois d’ailleurs plus très clair et mon ouïe est très faible, des sons venant de très loin. Je mets alors mes deux mains sur le sol. Garder le contact avec la terre, avec le réel, absolument. Ensuite, complètement isolé dans un autre monde, je mets mes mains sur le mur derrière moi, avec mon front aussi sur le mur. De vagues souvenirs me viennent, des visages, des frères et des sœurs, seul lien très ténu avec « le monde que je connais ». Je me sens complètement seul, isolé. Le Taita et ses assistants ne s’approchent pas.

Le Taita me dira plus tard qu’il me gardait au coin de l’œil. Même les archanges dont j’avais demandé la protection au début du travail, je ne sens pas leur présence. Là où je suis, je suis enfermé. J’ai peur de ne jamais pouvoir quitter cet enfermement. C’est une horreur absolue. Oui, j’ai peur, j’ai très très peur. C’est même plus que de la peur : c’est de la terreur. Et plus j’ai peur, plus la sensation s’amplifie, moi créant cette réalité là ! C’est un cercle vicieux d’où je ne peux sortir. Je me couche sur le ventre, je suis en contact avec des mémoires très sombres : la Corée du Nord, la colonisation, … Il semble que tout y passe.

Je sens me dissoudre complètement. Oui, véritablement je me dissous. Il n’y a plus qu’une pensée qui se manifeste directement dans cette prison où je suis enfermé. Tout le reste a disparu. Oscar, un participant, me dira plus tard : c’est comme un labyrinthe. Oui, je suis enfermé dans un labyrinthe et je ne trouve pas de sortie. A cet endroit, je ne peux absolument plus rien faire. Je ne puis plus aider qui que ce soit. Je suis complètement impuissant. J’appelle Dieu à l’aide, le suppliant de ne pas me laisser dans cet état, de me sortir de là. A un moment, je me sentirai dans un « espace de démarrage », comme un lieu de départ pour la construction de mondes. C’est très étrange. Je ne me rappelle pas tous les détails. Je sais juste que c’était un « espace racine ». Je n’ai pas de visions. Je sens juste au plus profond de mon âme le désespoir. On pourrait quasiment parler de « mort spirituelle ». Je n’arrive plus du tout à rentrer dans un axe vertical. Réellement, je suis « dissous ».

Et pourtant, je vois la limite : là, à ce point extrême, malgré l’horreur, je ne puis être détruit. Quelque chose reste, indépendamment de tout. Tout le reste est détruit mais quelque chose reste. Dans mon corps, c’est un miracle que je puisse retenir à la fois le trop plein de ma vessie et le trop plein de mes intestins ; il m’est en effet absolument impossible de me lever pour aller aux toilettes. Puis, alors que je suis à terre, quasi comme mort, une énergie arrive. Elle émerge de mon intérieur, d’abord très faiblement puis de plus en plus fort. C’est une énergie christique. En même temps, j’entends dans la salle l’harmonica du Taita. Quelque chose en moi se réveille, une force, une volonté, progressivement. Je me dis très fermement : Non ! le mal et ce qui l’accompagne (la déstructuration, l’horreur, …) ne peut gagner !

De toute mon âme, de toutes mes forces, j’invite les énergies christiques à rentrer en moi, à rentrer dans toutes mes cellules, à me remplir complètement. Les mots qui viennent dans mon mental sont d’une clarté éblouissante : « Jésus-Christ Sauveur », « Jésus-Christ, mon sauveur », « Jésus-Christ, Sauveur du monde ».

L’énergie christique, seule capable de nettoyer, de restructurer mon âme humaine après ce voyage. Il n’y a aucune autre issue. Je sens du plus profond de mon être que seule cette énergie d’amour peut retructurer et réaligner l’âme humaine. Peut-être est-ce cela le vrai motif de mon voyage : en témoigner ! Alors je LUI dis : « Ne me quitte jamais plus, ne me quitte jamais plus !».


"Del Seno de la oscuridad nacera la luz que nos permitira ver lo que nos rodea. Y fue en ese momento Cuando se aclaro el cielo y empezo a subir el sol por el oriente".
Popol Vuh

J’entends le Taita qui continue avec son harmonica près de l’hotel. Je sens qu’il est en train de guérir quelque chose. C’est très puissant. Alors de l’intérieur, je l’encourage, je lui dis : Vas-y ! Vas-y !
Peu après, il s’approchera de moi pour prendre de mes nouvelles. Je me lève en m’appuyant sur mes coudes et je lui sers la main. Une poignée de main ferme, chaleureuse, pleine d’amour et de fraternité. Gratitude ! Progressivement, je reviens. Ma mémoire revient, mes points de repère. Ma vision s’éclaircit. Je peux me lever pour aller aux toilettes. Je vivrai une purge intestinale absolument phénoménale. Comment autant de liquide peut-il sortir de mes intestins ??? Je me sens un mieux après. Merci mon corps de m’accompagner dans ce processus ! Je reviens dans la salle. Je sens le regard du Taita et des assistants. Ils m’ont vu. Ils savent que j’ai vécu quelque chose de fort, de très fort, éminemment puissant.

Un assistant s’approche alors. Il me demande de m’allonger, face contre terre. Il me demande de me mettre à nu. Je laisse mon caleçon (que j’enlèverai peu après). Alors il me « fouette » (excusez l’expression : ) avec des branches d’ortie. J’ai des soubresauts, cela pique de partout. Mais je sens que cela m’aide à me réancrer à mon corps. L’assistant me demande de me retourner sur le dos. Même traitement. Après, j’aurai plein de petites cloches sur le corps mais je me sentirai mieux. J’aurai la force de filmer un traitement en cours du Taita avec une personne.

Dix minutes plus tard, le Taita m’invite à m’asseoir devant le feu. Il me fait un nettoyage complet avec ses feuilles de capola (?) et son harmonica. Je sens que les énergies christiques m’habitent et que je suis « hors de danger ». Néanmoins, je m’ouvre complètement à ce nettoyage. Les dernières mémoires que j’aurais pu prendre de ce voyage et qui ne « m’appartiendraient pas » ? Même si c’était effectivement à moi, puisque je l’ai vécu, cela permet un récurage complet. Je connais la puissance des sons émis par ce Taita. Alors j’ouvre mes mains, j’ouvre mes cellules et je laisse le son me nettoyer complètement. Après, j’irai encore aux toilettes pour une dernière purge.

Le jour est levé.

De retour dans la salle, je rejoins le cercle. Un thé est servi. Cela me fait du bien d’être là, avec eux. Je ne comprends pas tout car ils parlent vite. Néanmoins, je suis là, présent. A certains moments, j’entrerai dans une méditation profonde, pleine de douceur, pleine de tendresse. J’ai oublié de mentionner que quand je suis sorti du « trou », peu après, j’ai senti la présence de « S. ». Il m’a touché la tête. J’ai alors senti la puissance et le rayonnement extraordinaire de cet Etre lumineux que je ne peux nommer. Avec le recul, je pense que ce voyage a été une initiation même si son sens me dépasse complètement pour l’instant. Dans ce voyage avec la plante, je suis passé des vibrations les plus hautes (touchant à l’amour infini du divin) aux plus basses (l’holocauste et toutes les horreurs et destructurations humaines liées à la violation de la loi divine, violation autorisée par le libre arbitre, l’humain devant néanmoins accepter le retour en boomerang de ses actions).

Vers 9h du matin, je vais au lit. Tout mon corps est encore traversé par des soubresauts. Une voix m’accompagne, je sens une présence. Je ne suis pas seul. Deux heures plus tard, je me lève, je vais à la salle à manger, je bois une bonne tasse d’eau chaude puis je mange des fruits avec les 3 personnes assises à la table. Cela me fait du bien de parler, bavarder. Je sens à quel point cela me permet véritablement d’atterrir.

Je viens à l’instant de parler avec Taita. Je lui demande comment il est possible qu’avec une simple cuillérée de yagé, l’effet ait été si puissant. Il me dit : « avec la Marijuhana et d’autres substances, il faut chaque fois augmenter la dose pour avoir un effet. Avec le yagé, c’est le contraire. On a en besoin de moins en moins pour avoir des effets de plus en plus forts ». Je lui confirme aussi les mots qu’il a dit au groupe en Equateur :

« Le Yagé, c’est un chemin sacré et mystérieux ».


Demain matin, je pars pour d’autres horizons.
Pasto (Colombie) puis Brésil.
Bientôt, je serai aux sources du Santo Daime.




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