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mardi 11 juillet 2017

Takiwasi - Première purge

Avant la session ayahuasca qui aura lieu jeudi, le protocole exige :
1. de remplir un dossier médical complet
2. d'avoir un entretien avec un psychologue du centre
3. de faire une purge préalable avec une plante qui sera déterminée en fonction du dossier médical de la personne. Pour moi, ce sera le tabac liquide.

La purge a lieu le mardi après-midi.

La consigne est de manger normalement le matin et légèrement à midi.
A 15h30, je me rends dans une hutte appelée Maloca où va se passer la purge.
Nous sommes Six dont quelques patients de Takiwasi.
David, Psychologue et chaman dirige le rituel.

Il nous enfume d’abord avec du tabac d’Amazonie (NICOTIANA TABACUM) et boit aussi une certaine substance qu’il recrache sur la tête, le torse et le dos des participants. Une manière de faire que j’avais déjà pu observer lors d’une session avec un chaman colombien en Europe deux mois auparavant.

Chacun s’avance alors pour boire la plante spécifique qui lui a été attribuée et correspondant à son besoin. Pour ma part, je bois un verre de TABACO liquide mélangé à de la ROSA SISA puis on m’invite à boire autant d’eau chaude que possible par après.

Je bois, je bois. Mes voisins ont déjà commencé à vomir. Pour moi cela tarde. Je comprends alors qu’une fierté intérieure m’empêche de lâcher prise. Et oui, un garçon bien éduqué ne vomit pas ... Cette prise de conscience me permet de vomir. Dans un de ses écrits, Jacques Mabit, Fondateur de Takiwasi, parlait d’humilité pour l'acte de vomir ...
Le processus est exténuant. J’ai des nausées très fortes.

David continue son rituel en nous enfumant les uns et les autres avec du tabac.
Il caresse aussi le torse, le dos et les pieds avec une plante appelée CHAKAPA.

Le rituel de purge dure trois heures.

Quand il se termine, on nous demande de retourner chez nous, de prendre une douche et puis nous allonger sans chercher à faire des activités.
Avec les autres participants, je me lève, épuisé, et je retourne à l’auberge un peu en titubant, vomissant deux ou trois fois sur le bord du chemin. Heureusement l’auberge est seulement à 200 m du centre.

Je resterai allongé sur le lit avec des nausées encore très fortes. Je me sens dans un état modifié de conscience. Je suis en contact avec ma peur d’être ici en Amérique latine pour faire des expériences qui sortent de l'ordinaire. mes autres peurs défilent aussi : celle de naître, celle qu’on me fasse mal, celle de perdre mon portefeuille ou mon passeport.

En moi, j'entends alors une voie qui me parle : certaines peurs ont leur raison d’être et d'autres peurs sont irrationnelles. Si une voiture arrive à plein allure vers moi, je prends peur et je m’écarte rapidement. C’est une peur normale, seine, de protection. Par contre, si je vois un objet que je prends erronément pour un serpent, alors ma peur est irrationnel. Si mes actions sont fondées sur une peur irrationnelle, alors je suis hors de mon axe, de ma verticalité.

Durant la nuit, des trombes d’eau tombent, sans discontinuer. La forêt porte bien son nom en anglais : "Rainforest".

Je resterai couché jusqu’à 7h00 du matin, me levant une fois pour laver quelques t-shirts.
Après le petit déjeuner, je vais à mon rendez-vous avec la psychologue du centre. L’échange est très cordial. Elle me propose de poser une intention pour mon séjour de 3 semaines au centre. Je réfléchois un moment : ce sera de connecter avec ma sécurité intérieure en dépassant mes peurs. Elle me suggère aussi une plante à prendre chaque soir avant le coucher : USHPA WASPA SANANGO (memory of the heart), plante qui aide à revisiter son passé affectif, sous forme de rêves, d'émotions, ...


1 commentaire:

Pourquoi ce blog ?

Bonjour à toi, cher Visiteur ! En 2015, le destin m'a fait connaître une plante sacrée d'Amazonie qui s'appelle l'"...