Dimanche dernier, j'assistais à la première cérémonie du Santo Daime au cœur de la "Colonia 5000" de Rio Branco fondée par le Padrinho Sebastiao. C'était une cérémonie de "Bailado" mixant chants et danse (pas très simples, je vous rassure : )
Comme c'était la première fois où je vivais une cérémonie au Brésil, j'étais plutôt dans l'observation. Le Daime n'est pas vraiment "monté" chez moi, c'est-à-dire que je n'ai pas plongé dans les états de conscience modifiés que j'expérimente habituellement.
La deuxième cérémonie, qui s'est passée hier entre 20h et 1h du matin fut différente. Différente dans le rituel tout d'abord : tout le monde chante assis et une pause de silence (d'environ 30 minutes hier) était prévue.
Après avoir bu le breuvage, rien ne s'est vraiment passé durant 1 heure. Sur base de mon expérience antérieure, je sais que chaque "breuvage" a son propre "code énergétique". C'est comme une clé qui permet de "passer" dans un état de conscience modifié. Ceux qui l'ont vécu sauront de quoi je parle. Il y a comme une ouverture, un passage, qui se fait vers une "autre réalité" où la logique et les règles sont différentes. Même la luminosité extérieure, les couleurs semblent différentes, avec une connotation dorée. Le parallèle que je pourrais faire par rapport à la différence entre "la conscience habituelle" et "la conscience modifiée" c'est exactement comme la différence entre la physique newtonienne et la physique quantique. Les lois qui s'appliquent aux planètes sont inapplicables au monde des atomes.
Quand le passage (dans cet autre monde) s'opère, il y a la conscience claire d'être "ici" tout en étant "ailleurs". C'est vraiment très difficile à l'expliquer avec des mots. Il faut l'expérimenter. Le psychologue Escande, dans
son livre sur les psychothropes (2001) parle de "(...) l'existence d'un "monde" différent du monde phénoménal accessible par les sens usuels". Il cite Perrin (1995) qui parle lui de "monde autre" ainsi que Hell (1999) qui précise le caractère étranger de "cet univers".
Après une heure de méditation, cherchant ce fameux "code", l'ouverture s'est finalement produite. La clé fut de me connecter sur le chant du groupe et avancer sur un chemin me menant dans "un espace énergétique" avec les personnes du groupe ayant aussi effectué le passage. C'est dans cet espace qu'un vrai travail, énergétique ou vibratoire, peut véritablement démarrer et que l'on observe la force énergétique du travail collectif. D'ailleurs le mot "travail" apparaît souvent dans les chants du Santo Daime.
A nouveau, il est difficile de décrire avec des mots un monde qui "se parle" avec des vibrations.
Cette image de Pablo Amaringo, sur base d'une de ses visions issues de la plante, parle d'elle-même ... On voit clairement, en bas, un groupe de personnes dans un espace commun délimité par un cercle et reliées ensemble au ciel.
Dans cet "espace", l'intention crée directement le contenu du travail, le type de travail. Si j'ai par exemple un choix de vie à faire, je me concentre fermement sur le choix à faire et les réponses viennent (ou les éléments nécessaires pour obtenir la réponse). Si mon intention est d'aider les autres, un autre type de travail se met en place. Vu que la relation d'aide fait partie de ma profession, c'est surtout ce thème qui fut mis en avant. Ce que je vais dire peut paraître étrange à comprendre ... En regardant le film Matrix, on comprend mieux : ) ...
Lorsque j'ai commencé à "travailler" sur la relation d'aide dans cet espace, une guidance s'est manifestée. Dans cet espace vibratoire, tout va à la vitesse de la pensée. Il y a donc une vigilance toute particulière à avoir. Les éléments qui sont apparus :
1. Je peux être une lumière pour les autres, développer mon rayonnement mais sans rien imposer aux autres. Montrer l'exemple sans rien imposer aux autres est un bon parallèle. Pourquoi ? Au nom du libre arbitre qui est la loi numéro 1 de cet univers (et sans doute des autres : ). Chacun vit ce qu'il a choisi de vivre (et nous choisissons TOUT même si c'est très difficile à accepter parfois ....) et je n'ai pas à m'immiscer dans le choix des autres, même par "bienveillance", "compassion", "envie d'aider" ... Et si je le fais ? Et bien tout simplement je prends le karma (le poids de l'expérience à faire pour apprendre) sur moi ... C'est exactement la même chose dans la relation d'aide thérapeutique de la "conscience ordinaire". Je n'interviens que si il y a une demande de l'autre et dans le cadre de sa demande. D'où l'importance, pour le thérapeute, de bien clarifier l'intention de la personne dès le départ ....
Regardez cette peinture de Pablo Amaringo . Le rayonnement c'est exactement cela. Et il est accessible à tous. Ce rayonnement est guérisseur non seulement pour soi mais aussi pour les autres.
La toute première fois que j'ai senti dans mon corps l'immersion de cette énergie, il y a un peu plus d'un an, ce fut indescriptible. Toutes mes cellules ne cessaient de dire : encore, encore !
2. Il y a une "exception" à cette loi de non intervention ... L'amour. Je peux donner de l'amour à l'autre même si il ne demande rien. Donner de l'amour n'est pas "sauter" sur l'autre pour l'embrasser ou de faire des déclarations ... C'est tout à fait autre chose. C'est tout simplement "vibrer de l'amour" à l'intérieur de soi et diffuser cet amour autour de soi. C'est comme un rayonnement. A vrai dire, l'expérience antérieure et les enseignement reçus ont montré que c'était bien la méthode d'aide la plus efficace. Aimer c'est tout. ET ... pour info, cet amour commence d'abord par soi-même. Beaucoup de maladies peuvent se déclancher par un manque d'amour pour soi-même. L'amour guérit. Si je ne m'aime pas, je me prive d'une médecine très efficace ...
3. En ce qui concerne les "énergies christiques", qui sont en fait au cœur du Santo Daime. On est ici très loin de la dogmatique catholique ou religieuse au sens large. Ce qu'on appelle "énergies christiques" sont des vibrations, des vibrations extrêment hautes et puissantes. On pourrait aussi les appeler "énergies de Krishna" ou "énergies pranniques". Tant que ces énergies sont de type sacrée, peu importe le nom. Précisons à nouveau que les mots sont limitatifs.On est ici purement dans le "vibratoire". Il faut le sentir dans ses tripes, par l'expérience physique/corporelle, pour le "comprendre". Lorsque j'arrive à m'immerger complètement dans cette "vibration", quelque chose de fort s'opère. Il y a une ouverture, une sécurité, une paix ou une joie qui s'installe. En ce qui me concerne c'est véritablement la sécurité. Plus de peurs, plus de doutes, plus de questionnements. Il y a harmonisation complète de ce qui est désorganisé. La confusion devient clarté, la division devient unité, la connection claire et verticale entre mes pieds (terre) et ma tête (ciel) se fait. Si quelque chose de "confus" ou "désorganisé" rentre en moi avec mon accord, la vibration restructure, réharmonise, relie. C'est véritablement magique. Voilà comment peut fonctionner cette "vibration christique" dans ce monde parallèle, monde qui obéit à une toute autre logique, je le répète.
4. Mon cheminement avec la plante a démontré que la capacité à recevoir des vibrations de plus en plus hautes devaient s'accompagner d'une adaptation progressive des corps énergétiques. C'est-à-dire qu'il y a un seuil clair où il n'est pas possible d'aller plus loin. Tout simplement parce que les corps énergétiques de la personne ne pourraient supporter plus. Ceci est lié à notre capacité d'accueillir cette énergie. Progressivement, au fil des travaux, ce seuil recule et il est possible d'accueillir des vibrations de plus en plus hautes (elles se manifestent chez moi par des tremblements dans tout le corps). Précisons la capacité d'aller dans les hautes vibrations est liée à notre capacité à aller dans nos enfers (les vibrations basses). Et oui ! C'est comme un arbre ... En grandissant, l'arbre développe des racines de plus en plus profonde dans la terre ... Dans ce travail à Rio Branco, j'ai pu aller encore plus loin parce que j'avais visité mes enfers (et quels enfers !) dans le troisième et dernier travail avec le Taita Juan de Colombie (voir mon témoignage antérieur dans ce blog). L'expérience d'hier m'a permis de le comprendre. Un drogué (héroine, ...) cherchera uniquement "le paradis" et non "l'enfer". Mais il n'aura pas le choix ! Plus il aura été haut (sans être préparé évidemment), plus la descente sera vertigineuse ... Cela peut expliquer ses souffrances de l'après et son besoin d'en reprendre le plus vite possible ... On ne joue pas avec cet "autre univers" qui fonctionne avec ses propres lois.
5. Beaucoup d'autres choses sont venues mais elles me concernent plus personnellement. Il n'est pas utile d'en parler ici.
Quel impact de tout cela dans mon quotidien ? Je ne le sais ... On entre dans le mystère. Je sais juste que le lendemain, je me suis senti serein et plein de joie en me baignant dans les premiers rayons solaires du matin. Je sais aussi qu'il y a des "enseignements" reçus qu'il me faut intégrer, surtout dans le cadre de la relation d'aide ...
Bien sûr le mental "ordinaire" se questionne, s'interroge sur le sens de ce vécu ... Je lâche prise. Comme le dit la Baghavad Gita dans l'hindouisme : "lâcher les fruits de l'acte".
Cet après-midi, je me rends à Mapia, dans l'autre communauté fondée par le Padhrino Sebastiao et ses compagnons. Une communauté composée actuellement de 150 familles, au cœur de la forêt amazonienne. 4 heures de voiture puis 7 heures de bateau (barque ...) pour y arriver. Une seule connection internet : celle de la petite école de Mapia. Je n'aurai donc pas de possibilité de mettre à jour ce blog avant deux semaines. Suite au prochain numéro : ) Prenez soin de vous ! (tout comme je prendrai soin de moi : )))