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lundi 4 septembre 2017

Mapia - Mesa Branca et Santa Maria


Nous commençons par les prières d’ouverture : notre-Père, avé Maria répétés plusieurs fois. Puis chacun va prendre du Daime, à son rythme. Les personnes arrivent goute à goute, même les musiciens. Cela semble un peu cahotique, désordonné au début, même dans les chants. Puis, petit à petit, « cela » s’installe, l’énergie monte, une cohérence, un ordre se fait jour. A un certain moment, je sentirai comme une harmonie qui est présente. Llne des personnes assises à la table centrale se lève.  Elle lit une prière de consécration de l’espace (Consagraçao Do Apresento) qui était lue du temps de Mestre Irineu.

Voici quelques extraits de cette magnifique prière :

« Dans le cercle infini de la Divine Présence qui m’enveloppe complètement, j’affirme que :

il y a seulement une présence ici – L’HARMONIE, qui fait vibrer tous les cœurs avec bonheur et joie. Tous ceux qui entrent ici sentiront le vibration de l’Harmonie Divine.

Il y a seulement une présence ici – c’est l’AMOUR. Dieu est amour, qui enveloppe tous les êtres dans un sentiment unique d’unité. Cette espace est rempli avec la présence de l’amour. Dans l’amour, je vis, je bouge et j’existe. Tout qui entre ici sentira la pure et sainte Présence de l’Amour.

Il y a seulement une présence ici – c’est la VERITE. Tout ce qui existe ici, tout ce qui est dit ici, tout ce qui est pensé ici est l’expression de la Vérité. Tous ceux qui entrent ici sentiront la Présence de la Vérité.

Il y a seulement une présence ici – c’est la JUSTICE. La Justice règne dans czet espace. Chaque acte pratiqué ici est régulé et inspiré par la Justice. Tout qui entre ici sentira la Présence de la Justice.

Il y a seulement une présence ici – c’est la présence de Dieu, qui est BONTE. Aucun démon ne peut entrer ici. Il n’y a pas de démon en Dieu. Dieu, qui est bonté, dwells here.

Tous ceux qui entrent ici sentiront la Divine Présence de la Bonté.

Il y a seulement une présence ici – c’est la présence de Dieu, qui est VIE. Dieu est la vie essentielle de tous les êtres. Il est la santé du corps et de l’esprit. Tous ceux qui entrent ici sentiront la divine présence de la vie et de la santé.

Il y a seulement une présence ici – c’est la présence de Dieu qui est PROSPERITE. Dieu est prospérité parce qu’il fait grandir et prospérer toutes choses. Dieu s’exprime à travers la prospérité de tout ce qui est carried out en Son nom. Tous ceux qui entrent ici sentiront la Divine Présence de la Prospérité et de l’Abondance.

A travers le symbole ésotérique des Ailes Divines, je suis dans la vibration harmonieuse avec les courrants universels de la Sagesse, de la Puissance et de la Joie. La Présence de la Sagesse Divine se manifeste ici. La Présence de la Joie Divine est profondément ressentie par tous ceux qui entrent ici.

En parfaite communion entre mon soi inférieur et mon Soi Supérieur, qui est Dieu en moi, je consacre cet espace à la parfaite expression de toutes les qualités divines qui sont en moi et en tous les êtres. Les vibrations de mes pensées sont les forces de Dieu en moi, (…) et, de là, irradient vers tous les êtres, installant un centre du donner et du recevoir de tout ce qui est Dieu, Joie et Prospérité. »

Après cette prière, les chants reprennent, toujours plus harmonieux, toujours plus vibrants. Je me sens dans une vague d’énergie curative, un vaste mouvement créé par ce collectif fraternel chantant d’une seule voix et guidé de main de Maître par les personnes autour de la table centrale. A certains moments, je suis dans la simple observation. J’entends une voix intérieure qui m’explique ce qui se passe. Ce que la voix m’annonce pour la suite du processus se passe exactement ainsi … A d’autres moments, je suis dans le processus de guérison. Je sens le processus en action, guidé par les chants.  Je guéris en moi mes parties blessées.

J’assiste, je vis avec tout mon être, une véritable symphonie, un artifice d’harmoniques, de vibrations et de couleurs. A chaque fois que je crois le processus terminé, cela m’emmène encore plus loin, encore plus profondément dans la guérison. Cela devient comme une farandole joyeuse, colorée et pleine de pureté, guidée par une force mystérieuse de guérison.

Durant le processus, une voix me dit qu’il ne s’agit pas de « sauver » qui que ce soit, de sauver la planète, de sauver les hommes. Pas question de jouer le Papa qui donne une leçon, corrige et fait à la place. Vraiment pas du tout. Et cela à deux niveaux :

Au niveau de la planète d’abord. J’entends qu’un rôle important du Daime, ici dans la forêt amazonienne, est de garder l’équilibre des forces, réparer les champs énergétiques de la forêt. L’homme est un être en évolution. Il fait des erreurs. Il est normal qu’il fasse des erreurs et ce sont ses erreurs qui lui permettront d’apprendre, d’évoluer, grandir vers une nouvelle conscience. Il était donc prévu dans le « Plan » que des dégâts, des déséquilibres se produisent. C’est par exemple la déforestation de l’Amazonie par les hommes. Déforestation qui crée des déséquilibres au niveau du poumon du monde. Le Santo Daime est un des moyens pour réparer les dégats. Exactement comme un parent qui ramasse le plat tombé par terre à cause d’un geste inconscient de l’enfant.

Au niveau individuel ensuite. La vibration de guérison est là, présente, alimentée par les chants et le rythme. C’est à la personne à s’ouvrir et à présenter ses parties blessées à cette vibration. Il y a donc une « demande », un « besoin à exprimer ». Je m’ouvre à ma partie blessée et je la place au centre, dans le processus de guérison puissant qui est en cours. Voilà comment cela se passe. Il y a donc un pas à faire dans la guérison. La guérison se fait en lien avec le besoin, la demande exprimée par la personne. C’est au cœur de tout processus de guérison. Pour guérir, il faut le souhait, la demande du malade : « je veux guérir ». Peut-on guérir une personne qui n’en exprime pas le souhait profond (c’est-à-dire pas seulement au niveau conscient mais aussi au niveau inconscient ? On peut dire : « je veux guérir » alors qu’inconsciemment, on ne veut pas vraiment guérir. Pourquoi ? Par culpabilité, remords, croyance de devoir payer quelque chose, nourrir son besoin d’attention, …).

Suite du travail :

Lorsque les couches « superficielles » de ma blessure ont été nettoyées par les hymnes, nous sommes ensuite entrés dans une autre dimension du travail, vraiment spirituelle. Je me sens pénétrer dans un champ de pureté étonnant. Je n’ai jamais senti cela. A ce niveau, j’entre dans un processus de guérison à des niveaux encore plus profonds. C’est de la haute technologie vibratoire spirituelle de guérison ! Incroyable !

Le chant prend alors une vibration très particulière. Là, je sens la possibilité de guérir des parties blessées de moi assez profondes liées à la Mère. Une suite de ce que j’avais vécu lors de la cérémonie dans la forêt. Je m’ouvre complètement. Je me sens en confiance. J’offre mes parties blessées au centre et elles sont comme nettoyées, épurées. Je le sens dans toutes mes cellules, dans tout mon être. Je suis véritablement émerveillé. Je me sens un élève qui se soumet humblement au puissant processus de guérison en cours.

A un certain moment, des personnes se lèvent, parlent tout haut ou poussent des cris, comme si elles étaient « possédées » par un esprit.

La voix qui me guide me dit que ce ne sont pas des esprits. Ce sont des personnes du groupe qui acceptent de « porter » des parties d’ombre des personnes présentes, des parties d’ombre du groupe. Ce que jouent ces personnes, c’est l’ombre ou la lumière du groupe. Parfois, le chant s’arrête et le groupe laisse s’exprimer ce qui a besoin d’être exprimé par ces personnes en transe. Ensuite le chant reprend de plus belle, comme pour guérir ces parties d’ombre.

Pourquoi ce processus d’extériorisation ? C’est beaucoup plus facile de voir ces ombres à l’extérieur de soi. La voix me dit que la plupart des personnes voient ces ombres comme extérieures à elles-mêmes et ne font pas le lien avec leur intérieur, avec eux-mêmes. Ce qui se joue là, ce sont aussi des parties de moi, ce n’est pas séparé de moi. Pour passer à la conscience, vient l’étape suivante : la Santa Maria.

LA SANTA MARIA


Le groupe entame le chant de la « Santa Maria ». La « Santa Maria » c’est fumer de la Marijuhana dans le cadre d’un rituel sacré. La Marijuhana n’est pas un simple joint fumé entre copains. Elle est considérée comme une « plante maîtresse », tout comme l’ayahuasca. Dans ce processus sacré, elle est nommée « Santa Maria ».

C’est ici que j’ai compris véritablement le rôle de la Santa Maria dans le rituel de guérison en cours. Dans mon arrogance, je voyais la Santa Maria comme une « erreur » du Padrinho Sebastiao. Et bien non ! Le Padrinho Sebastiao savait exactement ce qu’il faisait. Il a introduit cette autre plante maîtresse dans le processus de guérison en sachant très bien pourquoi. Je précise bien : « dans le processus de guérison », dans « le rituel », et, je le redis, pas à n’importe quel moment comme fumer un « joint » entre amis !

Ici, on est dans une dimension autre. La Santa Maria ouvre une porte de la conscience : la porte de la Mère. La voix me dit de ne plus prendre de Daime à ce stade mais d’expérimenter le processus de la Santa Maria pour le sentir en moi, sentir ses effets. Alors je me lève de mon siège. Je vais m’asseoir dans la ligne occupée par 5 hommes. Comme la Santa Maria passe de personne à personne, cela rend le processus plus facile.

Moi qui ne fume pas, même pas du tabac, j’aspire à petit coup le « petit joint » quand il vient à moi. J’ai quelques difficultés au début car je ne suis pas fumeur et je ne sais trop comment aspirer la fumée. Mais j’y vais. Mon voisin semble très attentionné à mon égard. Il est un ancien de Mapia. Il rallume le joint avec soin à certains moments et me le passe. J’aspire deux ou trois fois puis je le lui redonne. Cela passe alors aux autres personnes de la rangée.

Je sens différentes choses : tout d’abord que c’est un processus d’intériorisation très profond. Plus tard, je comprendrai que cette ouverture, cette dimension sacrée du féminin (tourné vers l’intérieur), est une porte vers la Mère divine. Un grand silence se fait lorsqu’on fume la Santa Maria dans le rituel. Le fait de le partager en fraternité avec d’autres frères et sœurs permet aussi de se sentir en contact avec les autres dans cette dimension de la conscience. C’est comme une « conscientisation » qui se fait en fraternité. A ce moment, j’ai pris conscience à quel point les cigarettes du monde moderne ont détourné ce processus mystérieux de partage en fraternité à des fins mercantiles …

Après environ 15 minutes d’un silence quasi méditatif en fumant, les chants reprennent. Alors quelque chose s’opère : je vois là, immense au centre de la table, une femmes superbe. Elle est d’une beauté admirable. Sa grandeur, son élégance, sa beauté, sa prestance sont sans pareils. Elle réunit en elle toutes les qualités du féminin. C’est un Etre divin, d’une vibration étonnante. J’ai senti que cette Présence était visible car non seulement l’espace énergétique avait été nettoyé mais aussi que la Santa Maria avait ouvert la porte. J’ai senti que c’était cette femme décrite dans la bible comme pouvant écraser la tête du serpent. Reine de la Forêt, Vierge Marie, Immaculée conception, peu importe le nom. Ses formes liées au féminin sont innombrables et chaque tradition spirituelle lui donne un nom différent. Ici, en Amazonie, je lui donnerais le nom de « Reine de la Forêt », comme nommée par Mestre Irineu dans ses hinos.

Commence alors un nouveau répertoire de chants, encore plus beaux, plus élégants, plus entrainants. Je sens l’espace envahi par une pureté sans pareil. Même l’air est différent. Un air pur, extrêmement pur, d’une pureté sans pareil. A ce moment, au cœur du Mystère de la forêt, peut se faire la véritable guérison : la guérison dans les racines de l’âme. Jusqu’à présent, les différents hymnes agissaient pour soigner les différentes couches, passant des couches superficielles aux couches les plus profondes.

Ici, dans les racines, à ce niveau de la guérison, seule une entité de cette carrure vibratoire peut y arriver. Nous sommes ici dans le coin le plus profond, le plus sacré de l’âme. Une guérison à ce niveau ne peut être réalisée que par un Etre divin dont la vibration est équivalente aux vibrations de cette profondeur. Alors, dans cet espace, je passe de la place de l’étudiant à la place du malade qui vient présenter humblement les parties blessées les plus profondes de son âme. Là, je demande la guérison et je m’ouvre à ces forces mystérieuses. Je laisse agir, je sais que cela se fait. Dans cet espace, cela m’est donné. Je peux, ici et maintenant, guérir à ce niveau de profondeur la Mère en moi.

En tant qu’être humain, je peux réparer des parties de mon âme par mes propres efforts. Ici, à ce niveau de profondeur, cela dépasse mes compétences. Seul un Etre divin exceptionnel peut le faire. D’autres choses vont se passer en moi, trop intimes que pour les exprimer ici.

Ensuite, le Santo Daime entre dans une nouvelle étape.

L’ »endoctrinement » des esprits qui le souhaitent. La lumière mise dans l’obscurité. Des personnes se lèvent et se secouent, comme possédées par « autre chose ». J’entends des cris. Personne ne sourcille. Une couverture est posée par terre, dans un côté de la salle. Un travail de « healing » se passe. On soigne les entités spirituelles obscures qui le souhaitent. A un moment, j’entendrai comme un grognement. Une entité très peu évoluée, très proche de l’animal. Je vois des personnes, habilitées à ce rôle, s’occuper des personnes possédées par ces entités. Ce travail ne peut se faire que parce qu’il est autorisé par la table centrale. Cela, c’est une certitude pour moi.

La Mesa Branca se clôture par des chants très joyeux, comme un baroud d’honneur pour honorer ce travail collectif et aussi remercier tous les Etres de lumière qui ont accompagné ce processus. Tout le monde se lève. Il y aura les prières de clôture. On se serre la main, on se remercie, on se sourit et puis  chacun se prépare à partir chez lui. La cérémonie se termine vers 2h30 du matin. Elle aura duré plus de 6 heures.

Pour le retour, je me tromperai de chemin une ou deux fois, avec des hésitations, heureusement guidé par l’une ou l’autre personne que je rencontrerai par chance. Je sens à quel point ma notion d’espace-temps est modifiée. J’ai des difficultés à me resituer dans l’espace, à atterrir, tant le travail fut puissant et profond. Mais je finis par arriver à la maison. Je me mettrai au lit rapidement.

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