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lundi 31 juillet 2017

Taita Juan - Video






Une autre vidéo ICI.



Taita Juan - Contacts et infos



Le Taita avec son épouse Carmen à gauche et sa fille Mercedes à droite


Contacter le Taita Juan



Par What's up : +57 311 32 69 603


Adresse : Vallee Sibundoy, Putumayo, Colombie




Comment y aller ?



1. Pasto - Aéroport
2. De l'aéroport, prendre un taxi collectif (moins cher) jusqu'au "terminal" de Pasto (là où tous les taxis se joignent) - Environ 50 minutes - 2 ou 3 Euros
3. Du "terminal" de Pasto, prendre un autre taxi collectif pour Sibundoy - Environ 1h30 - 3 ou 4 Euros)
4. A Sibundoy, trouver un taxi pour vous emmener chez le "Taita Juan Baptista Agreda Chindoy" (pas celui du "rio" ! Car il y a 2 Taitas Juan !) - Généralement, ils connaissent le fameux "Curandero" de la région. - 10 minutes - 2 Euros maximum


Suggestion : si vous arrivez tard à Pasto, je vous suggère cette adorable guesthouse très colorée, pas chère, avec une atmosphère bien familiale : CASA HOSPEDAJE LA BOHEMIA (sur Booking.com).




Questions pratiques



Vous êtes dans la région, vous trouvez mon blog et il vous prend l'envie d'expérimenter une session de Yagé avec le Taita Juan.


Super ! Vous êtes dans de bonnes mains. Cela vous permet d'éviter les chamans auto-proclamés des grandes villes.


Téléphonez au taita via What's up (au besoin en vous faisant aider d'un local ou d'un étranger qui parle espagnol) et demander au Taita si une session de YAGE est prévue (elles commencent vers 21h30 et se terminent au petit matin).


Il y a des sessions généralement une fois par semaine avec les locaux ou parfois tous les deux jours quand il y a un groupe étranger (souvent du Mexique et des USA). Le Taita ne va pas organiser une session pour vous seul(e) mais vous pourrez éventuellement vous joindre à un groupe.


Généralement il y a moyen de loger sur place (beaucoup de matelas qu'il est possible de disposer dans la grande pièce).


Prix : il ne semble pas y avoir de règles fixées. Cela dépend de votre budget. Les colombiens ont moins de moyens. Certains occidentaux payent 50 Euros la session et d'autres 100 Euros. Demandez au Taita et parlez-lui de votre budget.


Quelques références bibliographiques



Une courte vidéo musicale sur son Père (Taita Martin) qui l'a formé et puis sur lui.
La musique et l'image donnent une idée sur l'énergie du Taita Juan. Le son est magique, extraordinairement puissant et guérisseur, durant les cérémonies de Yagé.
Une vidéo de lui sur YouTube très bien faite (c'est chez lui, à Sibundoy).


Sur internet, vous trouverez un interview de lui en Espagnol. Un autre article en anglais.
PS : à l'époque, il avait été pris à un aéroport US avec du Yagé (considéré comme illégal aux Etats-Unis). Il avait été emprisonné puis relaché sous pression de nombreuses ONGs locales, d'autant plus que le Taita est reconnu officiellement dans la médecine traditionnelle par les autorités officielles de Colombie.





















Taita Juan - Une cérémonie pleine de mystère

J'ai hésité à mettre en ligne le compte-rendu de ma troisième et dernière cérémonie chez le Taita Juan avant mon départ pour le Brésil.
Tout d'abord parce que chacun vit sa propre expérience avec le Yagé. Mon partage n'est pas représentatif du groupe des participants. Ensuite parce que ce témoignage pourrait susciter des peurs. La plante a sa propre intelligence. Chacun vit ce qu'il a besoin de vivre. Chacun vit aussi une expérience basée sur son intention de départ. J'avais émis l'intention Mon intention d'aller plus loin dans la recherche intérieure et aussi répondre à la question : "comment aider efficacement ?".
J'ai décidé de vous partager ce témoignage car je pense qu'il peut apporter quelque chose.
A chacun a prendre ce qu'il veut.
Il m'a fallu 20 ans pour faire la distinction entre catholicisme et christianisme. Je me reconnais maintenant comme relié aux énergies christiques. Je ne me reconnais pas catholique ou "affilié" à une quelconque religion. Pour moi, le "Christ", la "dimension christique", l'"énergie christique" est une expérience avant tout intérieure. C'est ce que je souhaite partager ici avec vous.
La première expérience avec le Taita était en Europe.
La deuxième ici en Colombie avec ses assistants.
La troisième en Equateur.
La quatrième, celle décrite ci-dessous, avec les assistants du Taita et aussi quelques patients.


Avant de commencer, le Taita explique le cadre. En effet, il y a de nouveaux participants. Il fait la distinction entre "les drogues récréatives" et le Yagé. Il dit que certains espèrent, avec le Yagé, vivre des expériences psychadéliques comme celles vécues avec les drogues classiques. Le Taita dit clairement que, ici, ce n'est pas du tout cela. Nous sommes dans le cadre d'une médecine traditionnelle. Il dit aussi que, à chaque fois, le Yagé est une nouvelle découverte. On ne peut jamais prévoir ce qui va se passer. Après ces mises au point, la cérémonie peut commencer.


Voici quelques photos du décors durant la cérémonie.


L'autel où va être servi le Yagé




Préparation - Enfumage collectif


Puis enfumage individuel



Après avoir pris le yagé, on éteint les lumières

Voici une vidéo très bien faite sur le processus : ICI


Lorsque la cérémonie s’est terminée au petit matin et que je me suis couché quelques heures dans mon lit, le mot qui est venu spontanément est « surnaturel ».



A vrai dire, jamais de ma vie je n'ai vécu une chose pareille. Une expérience de plus dans le voyage au sein de la conscience ...

Première prise de Yagé (Ayahuasca) (grande tasse) – Très léger. J’observe, je reste dans un état un peu second mais cela reste superficiel. J’observe, j’écoute la musique. N’avais-je pas entendu en Equateur « Voilà, ton travail avec le Taita se termine ici (en tout cas pour cette fois) » ?
A un moment, je me lève et je vais me réchauffer près du feu. Le Taita me demande : « un petit peu plus ? ». Allons-y ! Il me demande : « petite tasse (de yagé) ou grande tasse ? ». Je réponds : « la petite tasse suffira ». En fait, c’est vraiment une toute petite cuillère … La dsuite devrait être douce ….
Que neni ! (en bon wallon).


De nouveau assis à ma place, je rentre au centre de moi-même, dans ma verticalité. On me dit que mon rôle, dans mon travail, est de ramener les personnes au centre, ni trop à gauche, ni trop à droite. C’est ainsi qu’ils pourront traverser les difficultés présentes et à venir sans trop de peine.
Puis j’entre de plus en plus profondément dans un autre processus. Ce n’est pas agréable. Je m’enfonce loin, très très loin. La seule chose qui me relie encore à la salle sont les rires du Taita et de ses assistants près de l’hotel (moi je suis au fond de la salle). Je vis des moments extrêmement durs.
Je me sens complètement déconnecté du réel. En des termes plus psys, je dirais : « je suis complètement dans un noyau psychotique ». C’est la terreur. Je panique. Je ne vois d’ailleurs plus très clair et mon ouïe est très faible, des sons venant de très loin. Je mets alors mes deux mains sur le sol. Garder le contact avec la terre, avec le réel, absolument. Ensuite, complètement isolé dans un autre monde, je mets mes mains sur le mur derrière moi, avec mon front aussi sur le mur. De vagues souvenirs me viennent, des visages, des frères et des sœurs, seul lien très ténu avec « le monde que je connais ». Je me sens complètement seul, isolé. Le Taita et ses assistants ne s’approchent pas.

Le Taita me dira plus tard qu’il me gardait au coin de l’œil. Même les archanges dont j’avais demandé la protection au début du travail, je ne sens pas leur présence. Là où je suis, je suis enfermé. J’ai peur de ne jamais pouvoir quitter cet enfermement. C’est une horreur absolue. Oui, j’ai peur, j’ai très très peur. C’est même plus que de la peur : c’est de la terreur. Et plus j’ai peur, plus la sensation s’amplifie, moi créant cette réalité là ! C’est un cercle vicieux d’où je ne peux sortir. Je me couche sur le ventre, je suis en contact avec des mémoires très sombres : la Corée du Nord, la colonisation, … Il semble que tout y passe.

Je sens me dissoudre complètement. Oui, véritablement je me dissous. Il n’y a plus qu’une pensée qui se manifeste directement dans cette prison où je suis enfermé. Tout le reste a disparu. Oscar, un participant, me dira plus tard : c’est comme un labyrinthe. Oui, je suis enfermé dans un labyrinthe et je ne trouve pas de sortie. A cet endroit, je ne peux absolument plus rien faire. Je ne puis plus aider qui que ce soit. Je suis complètement impuissant. J’appelle Dieu à l’aide, le suppliant de ne pas me laisser dans cet état, de me sortir de là. A un moment, je me sentirai dans un « espace de démarrage », comme un lieu de départ pour la construction de mondes. C’est très étrange. Je ne me rappelle pas tous les détails. Je sais juste que c’était un « espace racine ». Je n’ai pas de visions. Je sens juste au plus profond de mon âme le désespoir. On pourrait quasiment parler de « mort spirituelle ». Je n’arrive plus du tout à rentrer dans un axe vertical. Réellement, je suis « dissous ».

Et pourtant, je vois la limite : là, à ce point extrême, malgré l’horreur, je ne puis être détruit. Quelque chose reste, indépendamment de tout. Tout le reste est détruit mais quelque chose reste. Dans mon corps, c’est un miracle que je puisse retenir à la fois le trop plein de ma vessie et le trop plein de mes intestins ; il m’est en effet absolument impossible de me lever pour aller aux toilettes. Puis, alors que je suis à terre, quasi comme mort, une énergie arrive. Elle émerge de mon intérieur, d’abord très faiblement puis de plus en plus fort. C’est une énergie christique. En même temps, j’entends dans la salle l’harmonica du Taita. Quelque chose en moi se réveille, une force, une volonté, progressivement. Je me dis très fermement : Non ! le mal et ce qui l’accompagne (la déstructuration, l’horreur, …) ne peut gagner !

De toute mon âme, de toutes mes forces, j’invite les énergies christiques à rentrer en moi, à rentrer dans toutes mes cellules, à me remplir complètement. Les mots qui viennent dans mon mental sont d’une clarté éblouissante : « Jésus-Christ Sauveur », « Jésus-Christ, mon sauveur », « Jésus-Christ, Sauveur du monde ».

L’énergie christique, seule capable de nettoyer, de restructurer mon âme humaine après ce voyage. Il n’y a aucune autre issue. Je sens du plus profond de mon être que seule cette énergie d’amour peut retructurer et réaligner l’âme humaine. Peut-être est-ce cela le vrai motif de mon voyage : en témoigner ! Alors je LUI dis : « Ne me quitte jamais plus, ne me quitte jamais plus !».


"Del Seno de la oscuridad nacera la luz que nos permitira ver lo que nos rodea. Y fue en ese momento Cuando se aclaro el cielo y empezo a subir el sol por el oriente".
Popol Vuh

J’entends le Taita qui continue avec son harmonica près de l’hotel. Je sens qu’il est en train de guérir quelque chose. C’est très puissant. Alors de l’intérieur, je l’encourage, je lui dis : Vas-y ! Vas-y !
Peu après, il s’approchera de moi pour prendre de mes nouvelles. Je me lève en m’appuyant sur mes coudes et je lui sers la main. Une poignée de main ferme, chaleureuse, pleine d’amour et de fraternité. Gratitude ! Progressivement, je reviens. Ma mémoire revient, mes points de repère. Ma vision s’éclaircit. Je peux me lever pour aller aux toilettes. Je vivrai une purge intestinale absolument phénoménale. Comment autant de liquide peut-il sortir de mes intestins ??? Je me sens un mieux après. Merci mon corps de m’accompagner dans ce processus ! Je reviens dans la salle. Je sens le regard du Taita et des assistants. Ils m’ont vu. Ils savent que j’ai vécu quelque chose de fort, de très fort, éminemment puissant.

Un assistant s’approche alors. Il me demande de m’allonger, face contre terre. Il me demande de me mettre à nu. Je laisse mon caleçon (que j’enlèverai peu après). Alors il me « fouette » (excusez l’expression : ) avec des branches d’ortie. J’ai des soubresauts, cela pique de partout. Mais je sens que cela m’aide à me réancrer à mon corps. L’assistant me demande de me retourner sur le dos. Même traitement. Après, j’aurai plein de petites cloches sur le corps mais je me sentirai mieux. J’aurai la force de filmer un traitement en cours du Taita avec une personne.

Dix minutes plus tard, le Taita m’invite à m’asseoir devant le feu. Il me fait un nettoyage complet avec ses feuilles de capola (?) et son harmonica. Je sens que les énergies christiques m’habitent et que je suis « hors de danger ». Néanmoins, je m’ouvre complètement à ce nettoyage. Les dernières mémoires que j’aurais pu prendre de ce voyage et qui ne « m’appartiendraient pas » ? Même si c’était effectivement à moi, puisque je l’ai vécu, cela permet un récurage complet. Je connais la puissance des sons émis par ce Taita. Alors j’ouvre mes mains, j’ouvre mes cellules et je laisse le son me nettoyer complètement. Après, j’irai encore aux toilettes pour une dernière purge.

Le jour est levé.

De retour dans la salle, je rejoins le cercle. Un thé est servi. Cela me fait du bien d’être là, avec eux. Je ne comprends pas tout car ils parlent vite. Néanmoins, je suis là, présent. A certains moments, j’entrerai dans une méditation profonde, pleine de douceur, pleine de tendresse. J’ai oublié de mentionner que quand je suis sorti du « trou », peu après, j’ai senti la présence de « S. ». Il m’a touché la tête. J’ai alors senti la puissance et le rayonnement extraordinaire de cet Etre lumineux que je ne peux nommer. Avec le recul, je pense que ce voyage a été une initiation même si son sens me dépasse complètement pour l’instant. Dans ce voyage avec la plante, je suis passé des vibrations les plus hautes (touchant à l’amour infini du divin) aux plus basses (l’holocauste et toutes les horreurs et destructurations humaines liées à la violation de la loi divine, violation autorisée par le libre arbitre, l’humain devant néanmoins accepter le retour en boomerang de ses actions).

Vers 9h du matin, je vais au lit. Tout mon corps est encore traversé par des soubresauts. Une voix m’accompagne, je sens une présence. Je ne suis pas seul. Deux heures plus tard, je me lève, je vais à la salle à manger, je bois une bonne tasse d’eau chaude puis je mange des fruits avec les 3 personnes assises à la table. Cela me fait du bien de parler, bavarder. Je sens à quel point cela me permet véritablement d’atterrir.

Je viens à l’instant de parler avec Taita. Je lui demande comment il est possible qu’avec une simple cuillérée de yagé, l’effet ait été si puissant. Il me dit : « avec la Marijuhana et d’autres substances, il faut chaque fois augmenter la dose pour avoir un effet. Avec le yagé, c’est le contraire. On a en besoin de moins en moins pour avoir des effets de plus en plus forts ». Je lui confirme aussi les mots qu’il a dit au groupe en Equateur :

« Le Yagé, c’est un chemin sacré et mystérieux ».


Demain matin, je pars pour d’autres horizons.
Pasto (Colombie) puis Brésil.
Bientôt, je serai aux sources du Santo Daime.




samedi 29 juillet 2017

Taita Juan - Maison et cadre

La maison se situe dans les champs, à environ 10 minutes en taxi de la ville de Sibundoy. On y parvient par un chemin de terre.




Autour, des montagnes, des arbres, des plantes. Du vert, beaucoup de vert.



Beaucoup de plantes médicinales aussi ...


Nous sommes en juillet. C'est l'hiver ici (9 degrés souvent en journée). Pull, mateau, bonnet bienvenus ! Il pleut très souvent à cette période (sur les photos, c'est exceptionnellement ensoleillé pour la période). Parfois, je me croyais en Belgique durant l'automne. Nous sommes à environ 2000 mètres d'altitude même si on est dans une vallée. La région est très volcanique. Il y a d'ailleurs, dans le village à côté (Colon), des eaux thermales chaudes venant directement d'un volcan. Thermes simples mais agréable après une session de Yagé. Infos ICI.


Le long du chemin de terre, des maisons, à distance les unes des autres. Tout le monde se connaît ici. On cultive ensemble, on travaille ensemble. Même Taita Juan est très actif dans le jardin malgré ses multiples occupations.


Dans la maison, il y a son épouse, Carmen, sa fille, Mercredes et aussi Rosa, la sœur du Taita.
C'est véritablement une maison communautaire. On mange les produits du jardin ou de la région. La soupe est cuite à l'ancienne : ) Dépaysement assuré !




Le Taita a aménagé un cabinet, où il reçoit ses patients. Il y a aussi une grande salle pour les cérémonies de Yagé.



Un autre bâtiment en bois, juste en face, permet de loger une dizaine de personnes supplémentaires. C'est bien utile car beaucoup de monde passe chez le Taita, que ce soit pour des séjours courts ou longs.


Même si le Taita ne parle pas de spiritualité mais de "sacré", il y a beaucoup d'images spirituelles dans le lieu : images du christianisme, de l'hindouisme, du bouddhisme et bien sûr du chamanisme (masques, ...). Dans la bibliothèque, il y a même un livre d'Osho, de Sainte Thérèse, ...
Sur l'escalier devant ma chambre, j'ai vu des écrits issus du Confucianisme ...




Des personnes viennent, soit de la région, soit de l'étranger (France, USA, Mexique, Costa Rica, ...).
Mélina, du Costa Rica


Comme le Taita voyage la moitié de l'année, il a un réseau très étendu. Ce n'est pas un réseau "internet". C'est véritablement un réseau de fidèles avec qui le lien de confiance s'est tissé au fil du temps et qui travaillent le plus souvent avec lui depuis plusieurs années. Certains viennent pour une guérison ou un nettoyage du corps; d'autres pour apprendre à devenir Curandero ou, comme moi, guidé par une recherche intérieure.
Il y a aussi un jardin avec un grand nombre de plantes médicinales. La soupe se fait encore à l'ancienne, sur un feu de bois. Toute la nourriture est locale. L'air est pur et sain. Il y a malgré tout un purificateur d'eau car il y a beaucoup de vaches aux alentours.





vendredi 28 juillet 2017

Taita Juan - Cérémonie en Equateur

Le Taita me propose de participer à une Cérémonie de Yagé qui aura lien en Equateur. J'accepte avec grand plaisir. Non seulement je n'ai jamais été en Equateur mais je vais vivre l'occasion unique d'une cérémonie en plein air ... Nous sommes 5 dans la voiture : le Taita, German (son assistant), Mercredes (sa fille qui est en formation aussi pour devenir "Taita"), Mélina (une ressortissante du Costa Rica qui vient se former) et moi. Le voyage dure 7 heures. Puis aller à l'office de l'immigration à la frontière (très rapide pour l'aller mais 3 heures d'attente pour le retour ...).




En Equateur, nous traversons des paysages fabuleux ...




Nous arrivons à Otavalo (Equateur) alors que le jour est tombé. Nous suivons un petit chemin en très mauvais état qui nous conduit à un promontoire d'où on peut voir la ville illuminée. Le lieu, retiré, sert à beaucoup de cérémonies chamaniques, surtout le San Pedro. Il y a 30 participants, d'Equateur mais aussi d'autres pays. Il y a aussi des organisateurs et des apprentis du Taita sur place.
Il fait froid. Un feu est allumé au centre d'un cercle d'une 12aine de mètres de diamètre, cercle délimité par des batons de différentes dimensions. Quatre sorties sont prévues dans le cercle : une au nord, au sud, à l'Est et à l'Ouset. Un des organisateurs équatorien me dit que le cercle est conçu d'une manière très spécifique, sur base des positions planétaires. Il me parle du "Camino Rojo", "Chemin rouge" qui serait spécifique à certaines voies chamaniques. Je mesure le taux vibratoire avec mes instruments de radiesthésie. Le taux est très élevé dans le cerclke. Je le sens : "cela va être chaud !".
Le groupe est enfin prêt dans le cercle. Le Taita est à l’extérieur du cercle avec ses assistants. Un organisateur nous explique le cadre et les règles :
  • l’entrée et la sortie pendant la cérémonie ne peuvent se faire que via la porte d’entrée située à l’Est.
  • Il y a plusieurs espaces pour vomir si besoin, à l’extérieur du cercle
  • En contre bas, il y a deux toilettes sèches aménagées en plein air avec un petit rideau de toile.
Les organisateurs (5 personnes) nous disent qu’ils seront présents pour nous aider si besoin, surtout pour les quelques personnes pour qui ce sera la première prise de Yagé.
Le Taita se présente ensuite au groupe.
J’ai froid, il fait sombre malgré le feu, je ne suis pas vraiment assis confortablement. Les participants sont emmitouflés dans des couvertures et la plupart portent des bonnets. Par bonheur, j’ai acheté un bonnet de laine pour 2 dollars dans la ville. Le ciel est assez dégagé et on peut apercevoir assez clairement les étoiles dans le ciel. Il n’y a quasi pas de pollution de l’air ici. La cérémonie commence. Le Taita et ses assistants ont mis leur bel habit de cérémonie, très coloré. Ils font d’abord le tour du cercle en enfumant chaque personne dans le groupe. Puis, chacun est invité à se lever, à sortir du cercle et à aller boire le fameux Yagé … Le taita bénit préalablement la boisson à chaque fois avec un signe en forme de croix. Le breuvage est épais, visqueux, amer. Je le bois en faisant une petite grimace. Je n’ai aucune idée de ce qui va se passer. Lors d’une précédente cérémonie en Europe qui s’était déroulée en plein air avec un curandero brésilien, je n’avais pas senti grand chose ...
Après 20 minutes, le Yagé commence à monter. Je sens que cela va être très fort. Pour la première fois, je vais sentir complètement dans mon corps, au plus profond de mes cellules, ce qu’est véritablement le chemin de guérison proposé par un Taita. A vrai dire, l’effet est monté assez vite. Je ne l’ai pas vraiment vu venir. Le Taita commence à jouer de son armonica. J’entre profondément, très profondément dans un autre monde. Pendant un certain temps, j’entendrai l’harmonica du Taita comme venant de très très loin. Ma vision extérieure est complètement brouillée. Fermant les yeux, un nouvel espace s’ouvre, immense, inconnu. J’entre dans quelque chose et je ne sais pas vraiment quoi. C’est si fort que je me demande comment je peux rester conscient dans « un truc pareil ». Je me mets en contact intérieur avec le Taita. Je lui fais confiance. Je sens qu’il y a là une sagesse ancestrale immense, incroyable, qui est en action. Je me laisse guider par le son de son harmonica. C’est le seul point de repère connu auquel je peux me rattacher dans un monde complètement inconnu.
Je descends dans un état de conscience modifié de plus en plus profond. Je me rappelle m’être tourné vers un des bâtons planté derrière moi, bâton qui délimite l’espace du cercle. Je l’entoure de mes bras. En même temps, je mets mes doigts dans ma bouche. Je suis comme un fœtus dans le ventre de sa mère qui suce ses doigts. J’ai alors eu une envie incompressible d’uriner. Impossible pourtant de me lever. Mais je ne contrôle absolument plus rien. Alors, excusez-moi, j’ai lâché les vannes. Oui, j’ai fait dans mon pantalon. Je n’avais pas d’autres choix. Il y avait aussi quelque chose à dépasser pour moi dans cet acte (je l’ai compris après) : en osant « me lâcher », je lâchais en même temps une vielle mémoire qui me bloquait depuis longtemps. J’ai alors senti une liberté intérieure, une légèreté extraordinaire. Allez comprendre …
Je descends encore d’un cran dans les profondeurs de la conscience. Je lâche le bâton. De violents soubresauts me traversent. C’est si puissant que mon corps n’a pas d’autres choix que se retourner sur le dos. Je sens mon thorax se soulever, le devant de mon corps est comme aspiré vers le haut. C’est comme si mon ncoeur s’ouvrait ... Je sens que quelque chose va se débloquer. Vient alors un énorme renvoie suivis de plusieurs autres, ce qui va dégager mon corps. Ce qui se passe me dépasse. Je ne contrôle plus rien. CELA me contrôle.
Mon corps se retourne alors, face avant plaquée sur la terre. Mon nez, mon front, ma bouche touche le sol, la terre même. En me laissant guider par le son de l’armonica du Taita, je remonte le courant d’une rivière. Je suis alors en contact avec l’holocauste nazi et ses chambres à gaz, l’évènement le plus horrible de toute l’histoire de l’humanité. Je ne traverse pas cela avec le mental ordinaire. Je le traverse avec des vibrations, des schémas, des sensations pas vraiment agréables. Je suis dans une zone de la conscience complètement déstructurée. Alors je me mets en contact avec les énergies christiques. De toute mon âme, je demande pardon à Dieu pour cela, pardon pour cette horreur. Je ne sais au nom de qui je le fais mais je sens qu’il est juste de la faire. J’ai un éclair d’intuition qui semble dire que, suite à l’holocauste, Dieu était prêt à laisser l’humanité à son propre sort, la race humaine s’éteignant petit à petit d’elle-même, l’homme ne pouvant plus être « rattrapé » car descendu trop bas.
Je demande à nouveau pardon pour ce massacre, je prie Dieu de laisser une chance à la race humaine. D’autres choses se passent aussi qu’il ne m’est pas possible d’exprimer sur ce blog.
Le yagé diminuant en force, j’arrive alors à m’asseoir. Je reprends mes esprits. Je me lève, sortant par la porte Est du cercle, comme cela avait été demandé. J’éprouve un sentiment de gratitude immense envers le Taita. Quelque chose s’est passé. Je n’ai pas très bien compris la portée de ce quelque chose. Ma reconnaissance envers cet homme médecine qui m’a guidé durant ce voyage avec son harmonica, est immense. J’irai d’ailleurs lui faire une accolade, lui me demandant avec un petit sourire : « encore un petit peu de Yagé ? ». Je souris. Vraiment, cela suffit pour l’instant.
Je fais quelques pas. Mon regard se porte vers les étoiles du ciel. C’est alors comme si j’entrais « en conversation avec Dieu ». Jamais avant je n’ai pu sentir un tel contact, aussi direct. Je LUI demande quel est le sens de ce qui s’est passé. Il répond : « Le Pardon, je l’avais déjà donné à l’homme … ». Je demande : « Que s’est-il passé juste là, dans le cercle ? Que signifie ce que j’ai vu, le pardon que j’ai demandé ? ».
Réponse : « Tu as tout simplement planté un semence pour l’émergence du nouvel homme à venir, la Nouvelle Terre : des semences de compassion, de fraternité qui seront le mode de fonctionnement de la nouvelle race à venir ». Nous continuons le dialogue.
Comme à un ami très proche, je lui partage mon espoir d’une terre fraternelle, juste, où il fait bon vivre. Je sais que ce désir est aussi partagé par de très nombreux frères et sœurs sur terre. Je sens que le fait de le poser, de le désirer, de le nommer, est important. C’est comme le petit colibri de Pierre Rabhi qui essaye d’éteindre un incendie en transportant une goutte d’eau dans son bec : il fait sa part. Espérer, visionner son désir d’une Terre meilleure, c’est planter la graine du renouveau.
En revenant dans le cercle, je me sens plein de force et de vigueur. Je me sens en lien avec mes amis en Europe, ces amis avec qui je peux parler de tout, même de mes délires mystiques, sans jugement. En pensant à eux, mon cœur s’ouvre. Cet amour s’étend à toutes les personnes qui sont dans le cercle, certaines sont couchées, d’autres assises en silence. Je ressens un véritable amour universel pour tous les êtres. A l’extérieur du cercle, j’entends des personnes qui sont en train de vomir. J’éprouve une immense gratitude pour ce qu’elles sont en train de faire. En se libérant, je sens qu’elle libère aussi d’autres êtres. Ceci est bien mystérieux mais j’en suis convaincu. La sagesse zen ne dit-elle pas : « un être s’éveille et toute l’humanité s’éveille » ? Ne sommes-nous pas reliés par un fil invisible ?
La vibration intérieure s’amplifie, en lien avec la joie. Cela devient une énergie puissante de fraternité qui emplit tout l’espace. Le Taita joue de son armonica magique à l’extérieur du cercle ; en même temps, une personne à l’intérieur du cercle joue à la guitare. Il chante l’amour et la paix.
Je sens alors un ensemble d’énergies extraordinaires pénétrer le cercle : les forces lumineuses du chamanisme, les forces christiques, les forces Bouddhiques, les forces de la nature via le feu au centre  … une multitude d’énergies venant de directions différentes oeuvrent dans la même direction : libérer le passage pour « la nouvelle Terre », préparer l’émergence du Nouvel Homme, de la Nouvelle Conscience.
Tout ce qui est en train de se faire là, dans cet espace, a un sens. Tout est lié. Il y a comme une évidence dans ce qui est en train de se passer. Oui, ici en Equateur, dans cet endroit paumé, quelque chose se passe. Je suis conscient que ce n’est peut-être que mon regard, ma perception, mon sentiment personnel. Peu importe. Au sein de mon univers intérieur, c’est cela, cette Terre nouvelle que je désire du plus profond de mon Etre. En la vivant, en la sentant, ELLE EST, ELLE devient une réalité.
Dans ces moments de Grâce, je ressens une joie extraordinaire, une ouverture au niveau du thorax, un bain d’air frais que je respire à plein poumon, un amour infini, une gratitude pour ce moment, pour cette présence de frères et de sœurs réunis ici, chacun effectuant, à sa manière, son travail ; ce qu’il ou elle sent être juste, dans le plus parfait libre arbitre. Ce fameux libre arbitre qui reviendra continuellement dans mon travail, cette règle universelle de respecter le choix de chacun sur son chemin d’évolution, sans juger, sans forcer, sans persuader. Ce libre arbitre donné à l’homme et qui est sans aucun doute un des plus grands cadeaux donné par Dieu à ses créatures.
Dans la mi-obscurité du feu, dans un moment de grand silence, je verrai, dans l’ombre, un bouddha assis, puissant, présent.
A l’intérieur, je recevrai aussi des informations me concernant.
A un moment, je me coucherai à côté du feu, comme plusieurs autres. Juste être là, en silence.
En clôture, le Taita et un assistant font des nettoyages individuels avec leur kapa, ces feuillages qu’ils agitent avec un mouvement sacadé. Ils jouent de leur armonica avec un mouvement de danse. Ils referont un deuxième tour en crachant une eau sacrée sur la tête et le dos de chacun. Ils font en même temps un balayage de haut en bas avec la kapa.
La cérémonie se clôture. Nous nous remercions les uns les autres, serrant les mains ou faisant l’accolade suivant les affinités. Je suis si heureux de ce voyage, je me sens si bien à l’intérieur. Mon mental est parfaitement clair, opérationnel. Je suis à nouveau pleinement « Moi », dans cet EGO qui, finalement, me rassure car il me donne une identité, une place, un rôle sur cette terre.
Le soleil est maintenant levé. Il y a des fruits et des petits pains à disposition. De même une marmite avec une infusion sucrée chauffée sur les braises encore vives du feu. J’entamerai la conversation ci et là avec des personnes de Quito, du Brésil, de Colombie, et aussi d’Espagne. Certains sont venus de très loin pour participer à cette cérémonie. Petit à petit, l’espace est remis en ordre. Chacun se prépare à partir. Chacun  se prépare à reprendre son chemin de vie habituel, gardant sans aucun doute dans sa mémoire le vécu d’une soirée très particulière, même si son degré d’intensité fut très variable suivant les personnes.
Ceci démontre que chaque expérience est unique et ne peut être comparée. Dans la vallée sacrée des Incas, au Pérou, j’avais rencontré un médecin américain retraité, chirurgie réputé aux States pour les enfants, et auteurs de plusieurs ouvrages spirituels. Il me disait que ce que nous travaillons chacun c’est notre propre univers. Chacun est responsable de son propre univers. Ainsi, le voyage de cette nuit parle sans aucun doute de mon univers personnel, avec toute la chimie qui me compose, passant du « sauveur » au « mystique », poussé par le désir profond de co-créer cette terre de beauté à laquelle j’aspire. Cette terre de beauté que je dois d’abord « habiter » dans mon univers intérieur. 
Je vous partage aussi un enseignement spirituel (Pastor) lu par hasard le lendemain de la cérémonie.
Amen.

Photo du groupe. Taita Juan à droite.
De retour en Equateur, le Taita envoie ce message aux participants via Whats up :


Traduction (désolé si elle n'est pas parfaite !) :
"Merci à tous pour votre confiance, pour vous autoriser ces éveils, je vous aime. Toujours aller de l'avant, force, soyez heureux, entier, sans peur, faites ce que vous aimez et vivez dans la joie de l'Etre. Force spirituelle, psychologique, faire ce que vous avez à faire, vivre ici et maintenant. Dans cet infini, prendre conscience, se responsabiliser et concrétiser. Image, tonnerre, rayons, étincelle, vie ..."





Taita Juan Bautista Agreda Chindoy



Taita Juan, Sibundoy, Colombia



En avril 2017, j'ai eu l'occasion de rencontrer le Taita Juan (terme utilisé pour les guérisseurs en Colombie) en Europe. Une amie m'avait invité à participer à une cérémonie animée par le Taita avec le Yagé (terme utilisé en Colombie pour l'Ayahuasca).
Nous étions un groupe de 10 personnes environ et nous avons travaillé toute la nuit, jusqu'au lever du soleil.


Lorsque j'ai vu travailler cet homme avec son armonica, j'ai vu un véritable artiste. J'ai pu expérimenter dans mon propre corps à quel point un son, joué d'une manière particulière, pouvait guérir !


J'ai compris à ce moment que le meilleur piano du monde (le Yagé préparé de manière adéquate) pouvait donner ses meilleurs notes seulement avec un excellent pianiste (un curandero digne de ce nom) ! J'ai compris l'importance d'utiliser l'Ayahuasca dans un cadre dirigé par un véritable Maître Curandero. L'expérience n'a rien à voir avec une utilisation solitaire de la plante ou encore une cérémonie dirigée par un guide novice. Vraiment rien à voir !
C'est pourquoi, dans le cadre de mon travail universitaire et de mon séjour de 3 mois en Amérique latine, j'ai décidé d'aller voir Taita Juan chez lui, en Colombie. J'y suis resté 2 semaines. Je suis très heureux de vous faire découvrir cet homme médecine de qualité si vous ne le connaissez pas encore.


Quelques mots de présentation du Taita Juan

Vous ne trouverez pas beaucoup d'informations sur le Taita sur internet. Sauf peut-être cet article où il avait été interviewé il y a quelques années. Pourtant cet homme voyage beaucoup. Il est très connu et reconnu localement, dans la vallée de Sibundoy.
De plus, des personnes de partout dans le monde se rendent chez lui pour se soigner ou pour apprendre. Sur place, j'ai été en contact avec des personnes du Costa Rica, du Maxique et des Etats-Unis.
Dans la véllée de Sibundoy, il y a deux peuplades indigènes : les Kamsas et les Ingas. Le Taita est originaire de la peuplade des kamsas. Il fut formé par son Père, Taita Martin, un Taita reconnu qui n'est plus de ce monde.


Voilà le compte-rendu d'une conversation que j'ai eue avec Taita Juan :

Par rapport à sa formation de Taita :
Tout jeune, son père lui donnait, les jours de pleine lune, de la Datura. La Datura est un puissant hallucinogène qui peut causer la mort physique ou psychique quand elle n'est pas préparée de manière adéquate. Plus tard, son Père a découvert le Yagé avec un Taita confirmé de la région. Il a abandonné la Datura pour le Yagé. L'avantage avec le Yagé est que l'on peut faire le voyage en restant conscient et garder la mémoire de ce qui s'est passé, ce qui n'est pas le cas avec la Datura. A 18 ans, Juan prend pour la première fois le Yagé. Il voit des monstres qu'il doit affronter. Dégoûté, il arrête le Yagé durant 2 ans. A 20 ans, il reprendra le processus intensif d'enseignement avec le Yagé, ayant compris que ses visions étaient normales et qu'elles n'étaient qu'un passage.

Par rapport aux visions :
Taita Juan dit qu'il est très difficile de transposer une vision d’une culture à une autre. C’est pourquoi il est difficile de parler de ces choses qui dépendent non seulement de la personne elle-même mais aussi de sa culture.


L'importance de l'intention avant de prendre le Yagé :
Le motif, le but de départ de la personne est très important. C’est cela qui va donner l’information à la plante. Certaines personnes prennent la plante sans intention claire. Alors cela part dans tous les sens.
Le Taita mentionne aussi l’importance de la motivation du curandero qui prépare le Yagé. Un jour, il avait pris au Pérou un Yagué qu’il n’avait pas préparé lui-même. Il a pu constater que l’effet était très différent. Le Yagé provoquait beaucoup de visions alors que lui, dans son Yagué, poursuit un objectif non pas de visions mais de nettoyage du corps, de guérison du corps ainsi que de l’âme.
C'est la guérison qui est au centre de son travail, pas les visions. A ce propos, je lisais un enseignement ésotérique de Pastor qui disait que les visions émanaient du plan astral et qu'il était très facile de s'y perdre ...
Le Taita insiste : dans le travail, il faut que la personne puisse emporter quelque chose de REEL, qui va vraiment l’aider dans sa vie de tous les jours. Dans sa réponse, j'y ai vu un homme très concret, profondément ancré à la terre, dans le quotidien, bref dans la vie réelle de tous les jours.

Pourquoi prendre du Yagé ?
On peut prendre le Yagé pour 3 motifs : la santé physique, la santé spirituelle ou alors apprendre à soigner les autres (devenir un Taita). Pour apprendre à soigner, il faut d'abord se FORTIFIER. A ce propos, j'ai eu l'occasion de bavarder avec Oscar IGLESIAS ALVIS, Professeur d'Université dans la région et Thérapeute. Il travaille avec le Taita depuis plus de 4 ans. Il m'a dit que l'on ne s'improvisait pas Taita. Beaucoup de personnes sortent d'un séjour de 3 mois chez Taita Juan et pensent qu'ils sont alors Curanderos ... Pour Oscar IGLESIAS ALVIS, qui connaissait déjà Taita Martin, le père de Taita Juan, être Curandero est une vocation. On naît avec.

Partage par Taita Juan de quelques cas :

1. Un chirurgien d’une grande métropole colombienne qui prend du Yagé depuis 15 ans. Il a pu observer que cela l’aidait grandement dans la précision et l’efficacité de son travail de chirurgien.


2. Une femme espagnole était aller voir le Taita car elle portait véritablement la rage, la colère en elle-même. Cela faisait souffrir non seulement son mari mais aussi ses enfants. Elle a commencé à prendre du Yagué avec l’intention de « soigner » sa colère. Son comportement a commencé à changer radicalement dans sa famille, au point que ces enfants et son mari pensaient qu’elle se droguait avec le Yagé ... Quand elle allait à la cérémonie de Yagé, sa famille voyait cela d’un très mauvais œil. Puis le mari s’est décidé à aller parler au Taita. Il a alors commencé lui aussi à prendre la plante … Cela a changé complètement la famille. L'atmosphère est devenuer pbeaucoup plus saine et positive.


3. Une femme avait participé à une cérémonie avec le Taita. Elle ne s’est pas sentie bien durant la cérémonie. Le Taita et ses assistants pensaient qu’elle allait avoir ses règles. On la met à la salle de bain, on l’installe et puis ils la laissent seule. Après un moment, le Taita l’appelle derrière la porte. Pas de réponse. Il insiste. Pas de réponse. Très inquiet, lui et ses assistants défoncent la porte. Ils découvrent alors la femme assise sur les toilettes, le visage et le corps appuyé contre le mur, dans un bain de sang par terre. Tout le monde pensait que c’était du sang vaginal, ses règles. Ils la nettoient, la couchent. Le matin, elle repart chez elle. Peu après, elle appelle le Taita et lui explique : le sang, ce n'était pas ses règles vaginales. Elle souffrait d’un cancer vaginal. Elle explique que, dans la salle de bain, elle a senti la présence d'esprits chirurgiens. Elle dit avoir été "opérée" par ses esprits. Elle est maintenant sûr d'être guérie et que tout ce sang était en fait la tumeur qui est sortie d’elle. Quelques semaines après, elle a rendez-vous avec le chirurgien pour l’opération d'ablation de la tumeur qui était prévue. A la stupéfaction du chirurgien, il n’y avait plus de tumeur.


4. Une femme a été diagnostiquée HIV+. Elle va voir le Taita qui la soumet à un régime de plantes médicinales ainsi qu’au Yagé. 3 mois plus tard, le laboratoire de Sibundoy constate qu’il n’y a plus aucune trace du virus dans le sang de cette femme.


Si vous voulez aller plus loin par rapport au pouvoir des instruments de musique (sons) joués par les Taitas de la région, il y a, sur le site NEIP, une thèse de doctorat écrite en Anglais par Andrés Garcia Molina "The Sound Tactics of Upper Putumayo Shamans" (Berckley University, Califormia). Taita Juan est mentionné dans la thèse de doctorat.















  

mercredi 26 juillet 2017

L'Ayahuasca et la loi

Point délicat.
L'Ayahuasca est encore considérée comme une drogue dans beaucoup d'états du monde.


Pourquoi ?


Dans les années 70, l'administration américaine a décidé de mener une lutte sans merci à la drogue. Elle a établi une liste des drogues interdites. Et ... elle a mis aussi dans cette liste l'ayahuasca, plante médicinale millénaire d'Amazonie, au motif qu'elle était "hallucinogène".


Cette guerre contre la drogue a fait que toutes les recherches concernant le LSD et d'autres substances psychadéliques, prometteuses sur le plan des maladies mentales, ont été stoppées nettes.


Les recherches scientifiques ont continué dans plusieurs pays, notamment en Amérique latine où des plantes comme l'ayahuasca sont considérées comme "médicinales" et font partie du patrimoine national : Pérou, Colombie, Mexique, Brésil, ...


En France, on a tout simplement interdit la DMT qui fait partie de la composition chimique de l'Ayahuasca. Or, la DMT se retrouve partout dans la nature, y compris dans le cerveau humain ... Allez comprendre ! Pourquoi ne pas plutôt interdire l'alcool qui fait des milliers de morts chaque année ??? Si vous lisez l'anglais ou l'espagnol, je vous suggère cet excellent SITE.


Des portes se sont malgré tout ouvertes pour l'ayahuasca :
1. Aux Pays-Bas, l'ayahuasca était autorisé jusqu'à tout récemment dans le cadre du rituel de Santo Daime (je traiterai du Santo Daime plus tard dans ce Blog). Une procédure est en cours devant un tribunal d'Amsterdam (février 2018).
2. Aux USA, un arrêt de la Cour Suprême américaine a aussi autorisé l'usage de l'Ayahuasca dans les rituels religieux.
3. Plusieurs pays commencent à s'ouvrir. L'autorisation de la Marijuana à des fins thérapeutiques n'y est sans doute pas étrangère.


Ce qui semble par contre illogique c'est d'autoriser l'Ayahuasca dans certains états pour des motifs religieux et non pour des motifs thérapeutiques ...Vous trouverez ICI les résultats de recherches scientifiques à ce sujet ... Et ICI. Il y a aussi cet excellent site ICI réalisé en anglais par Béatriz LABATE, une anthropologue brésilienne.
L'Ayahuasca étant aussi un anti-dépresseur puissant, une manière de sauvegarder le monopole des grandes firmes pharmaceutiques ? Savez-vous que un grand groupe pharmaceutique a essayé, il y a plusieurs années, d'obtenir le monopole de l'usage de l'ayahuasca via les mécanismes légaux de propriété intellectruelle ? Heureusement il y a eu une forte réaction de la part des peuplades indigènes d'Amazonie au niveau des nations unies ... Ceux-ci auraient du payer pour utiliser leur médecine millénaire !... Heureusement, la tentative a échoué.


Quoi qu'il en soit, les recherches montrent de plus en plus les effets thérapeutiques et médicaux indéniables de l'Ayahuasca. Ceci malgré certains articles de journaux à sensation par rapport à des accidents qui se sont passés suite à un usage inapproprié de la plante par des inconscients.
Allez-vous mettre une voiture Formule 1 dans les mains d'un adolescent ?
Malheureusement, la presse préfère mettre en avant les anecdotes que les véritables succès thérapeutiques dans certains centres spécialisés d'Amérique latine ...
Pour information, l'alcool et le tabac font en France plus de 70.000 morts / an alors qu'il n'existe aucun cas de décès dû à l'utilisation de l'Ayahuasca (consommée de façon ritualisée) dans le monde entier ... (Source : De l'Ayahuasca au Santo Daime, ouvrage écrit par la brésilienne Maria Betania Barbosa Albuquerque).




Tuyaux dans la région (Voyage, Tarapoto, Iquitos, blog d'informations, ...)

J'ai eu la possibilité de croiser pas mal de monde à Takiwasi.
Des gens qui habitent dans la région ou qui ont voyagé dans la "Selva" (jungle amazonienne).



1. Un centre sérieux pour prendre de l'Ayahuasca près de Tarapoto
www.urkuchaqui.com

2. Aller de Lima à Tarapoto
- Prendre l'avion est évidemment le plus facile et vous pouvez très facilement réserver et payer en ligne votre billet d'avion. Attention de bien arriver au moins 2 heures à l'avance à l'aéroport ; et si vous avez des connections de vol, les mentionner à l'enregistrement ! Attention aussi à bien enregistrer en ligne votre valise si vous en avez une - parfois le billet d'avion ne comprend qu'un petit bagage à main !
- Une autre solution est de prendre l'autocar. Ils sont super confortables, même pour dormir, et il y a le WIFI. Cela vous prendra 3 jours mais vous traverserez des paysages extraordinaires (dixit Mathias, un jeune français qui logeait dans la même auberge que moi).

3. Aller à Iquitos
Si vous avez un peu de temps, savez-vous que vous pouvez aller à Iquitos en bateau depuis Yurimaguas (à vérifier) situé à environ deux heures de route de Tarapoto ? Il parait que c'est super et très exotique. Vous êtes dans votre hamac et vous vivez aussi une expérience collective. Se renseigner. Si j'avais eu plus de temps, je pense que je l'aurais fait !




4. Bonnes adresses à Iquitos (et au Pérou ...)
Iquitos est un vrai marché de la jungle, d'ailleurs situé en pleine jungle. Vous trouverez tous les aliments, épices, artisanat dont vous pouvez rêver. Si vous cherchez un bon curandero (guérisseur) dans les environs (avec ayahuasca), vous pouvez contacter Mondo. Mondo est un polonais que j'ai rencontré à Takiwasi. Il parle très bien anglais et espagnol. Il sera de bon conseil. Sur son blog, il y a beaucoup d'informations sur différents "ayahuasceros". Son blog : ICI.
Son email : info@swiatoslaw.com

5. Acheter des produits médicinaux de qualité à Iquitos
Un ami italien, thérapeute, qui connaît très bien la région a partagé cette adresse. Il m'a dit qu'il y avait aussi des sessions d'ayahuasca de très bonne qualité.


6. Où loger à Tarapoto ?
Juste à côté de Takiwasi, il y a l'auberge EL ACHUAL
Points positifs : vraiment très aimables et serviables, rivière juste derrière, hamac confortable
Points négatifs : parfois un peu bruyant dans les environs (chiens ...) et un peu cher à mon avis pour la prestation.









Si vous faites une diète à Takiwasi, vous aurez besoin de calme.
Les deux auberges ci-après seront sans doute plus adaptées.
Elles sont un peu plus isolées.
Vous trouverez sans problème les adresses via une recherche Google.




7. Moustiques
Ma moustiquaire a été très utile !
De même du produit anti moustique 50% DEET (ils n'ont que 30% ici)
Pas de problème de Malaria ni de Dengue à noter.

8. Nourriture / jus de fruit
Des jus de fruit (Papaye, Mangue, ...) pour très très bon marché.
Vous pouvez aussi trouver des restaurants où vous manger très bien et très sain (local) pour 2,5 Euros.
Attention au sel le jour de la prise de l'Ayahuasca ! A bannir !



































Chazuta - Rencontre avec le Curandero Don aquilino

Lors de mon séjour à Tarapoto, où se situe le centre Takiwasi, j'avais entendu parler d'un Curendero (Guérisseur amérindien) à une heure environ de Tarapoto. Un Curandero de très bonne réputation. Il est d'ailleurs connu à Takiwasi. Il vit à Chazuta, dans la région de San Martin (comme Tarapoto).
Il a aussi un site internet mais comme il n'est pas vraiment dans les nouvelles technologies, il ne répond jamais à ses emails : )


MOISES, qui gère l'auberge Al Achual à Tarapoto, là où je loge, a le numéro de téléphone direct de Don Aquilino. Si vous souhaitez travailler avec Don Aquilino, le mieux est de loger une nuit à Tarapoto dans l'auberge de Moises et de le laisser arranger les aspects pratiques.


Avant mon départ du Pérou, Moises m'a conduit en moto à Chazuta où j'ai pu rencontrer Don Aquilino (1 heure de route en traversant des paysages de rêve). C'est un homme solide de plus de 70 ans qui travaille avec les plantes médicinales, dont l'Ayahuasca, depuis plus de 40 ans. Il est très reconnu dans sa région mais pas du tout à l'extérieur. Ce qui, pour moi, est une garantie de sérieux. Cet homme n'est pas un commerçant. C'est un vrai Curandero bien implanté dans sa Communauté. Il a des responsabilités dans la coopérative agricole de la région.



Don Aquiliuno à droite et Moises au centre

Après avoir fait connaissance dans le village de Chazuta, nous avons pris le bateau (environ 20 minutes) pour aller dans la maison de Don Aquilino. C'est comme une entrée dans la jungle. Vraiment très exotique !




Une fois arrivé, Don Aquilino me montre son domaine et d'abord ses nombreuses plantes médicinales dans une végétation luxuriante. Il me montre différentes plantes médicinales et il m'explique leur fonction.



Cuisine en pleine nature, petit pont et une des nombreuses chambres disponibles (construites par ses fils ingénieurs).





Qu'en penser ?
J'ai vu un homme sérieux qui connaît son affaire. Il a une expérience intensive dans les plantes médicinales. Il m'a dit avoir obtenu des résultats pour des cancers, des diabètes, ...
Alors, si vous avez tout essayé, vous pouvez sans crainte prendre rendez-vous et y aller une semaine ou 10 jours. Cela sera bien entendu d'abord un nettoyage du corps par des purges (vomissement, diarrhée), tout comme à Takiwasi.
Vous vous retrouverez dans un environnement en pleine nature, avec très peu de monde (dépaysement garanti). Confort simple et rudimentaire mais plein contact avec notre mère Nature !
Il vaut mieux parler un peu d'espagnol ...

Voici aussi le compte-rendu (résumé) de la conversation avec lui :

B : Qu’est-ce un chaman ?
DA : Au Pérou, les chamans se rencontrent sur la côte et dans la montagne essentiellement. Dans la jungle, il y a surtout des guérisseurs. Un chaman est un sorcier. Je ne suis pas sorcier, je suis guérisseur, formé par mon père et ainsi de suite depuis au moins huit générations. Le guérisseur travaille avec des plantes médicinales uniquement. Son rôle est de soigner. Il ne pratique pas la magie comme le shaman.
B : Comment devient-on guérisseur ?
DA : il y a trois étapes : tout d’abord apprendre à connaître les plantes par leur noms ainsi que leurs caractéristiques ; ensuite l’expérimenter sur soi-même, apprendre à gérer chaque plante par l’intérieur ; ensuite seulement commencer à guérir les personnes. C’est un long processus d’apprentissage. Pour ma part, je pratique depuis 46 ans. J’ai été formé par mon père et ainsi de suite depuis au moins 8 générations.
B : Parlez-moi de votre travail avec l’ayahuasca
DA : L’ayahuasca est une des plantes avec laquelle je travaille mais ce n’est pas la seule. Avec l’ayahuasca, nous travaillons sur trois plans : le corps, ; le psychologique et le spirituel. Pour vous donner un exemple, une femmes vivait de gros problèmes psychologiques. Avec l’ayahuasca, elle a revécu en conscience tout son processus de naissance. Elle a guéri.
Mon père, qui était aussi militaire, m’a parlé d’un de ses amis, militaires aussi, qui était revenu du champ de bataille avec des maladies très graves, notamment la malaria. Ses jours étaient en danger. Il a eu un rêve où on lui a dit que l’ayahuasca pouvait le guérir. Il a pris deux fois la boisson, dans un interval de temps assez réduit, et il a guéri.
B : Comment se prémunir contre les dangers possibles ?
DA : il y a des règles à respecter, un engagement à suivre tout ce que le guérisseur dit. Non seulement pour l’ayahuasca mais aussi pour les autres plantes médicinales. J’ai rencontré des occidentaux qui voulaient n’en faire qu’à leur tête. Après on s’étonne qu’il y ait parfois des accidents …
B :Vous avez parlé de spiritualité avec l’ayahuasca
DA : Pour nous, il n’y a pas de Dieu particulier. Le spirituel est partout. Nous faisons partie de la forêt, des arbres, des plantes, de tous les éléments de la nature.
B : combien pourrait coûter, hébergement et nourriture compriose, un traitement complet avec les plantes durant 2 semaines ?
DA : Il faudrait compter environ 2500 Soles (ps : la moitié du prix de Takiwasi environ). Cela aussi dépend de la demande, du traitement.
Don Aquilino m’a aussi confirmé ce que j’avais lu dans les livres de la bibliothèque de Takiwasi. Il devient très difficile de perpétuer les traditions et rituels ancestraux. Les connaissances se perdent. Beaucoup de jeunes préfèrent se tourner vers les nouvelles technologies, vers les métiers offerts dans les villes, plutôt qu’apprendre la médecine traditionnelle.








































Pourquoi ce blog ?

Bonjour à toi, cher Visiteur ! En 2015, le destin m'a fait connaître une plante sacrée d'Amazonie qui s'appelle l'"...